retrospective

L’Empreinte de Frankenstein

Réalisé en 1964 par Freddie Francis, L’EMPREINTE DE FRANKENSTEIN ne suit pas la saga Fishérienne tout comme LES HORREURS DE FRANKENSTEIN que met en scène six ans plus tard, Jimmy Sangster. Pur produit Hammer, l’oeuvre de Freddie Francis reste cependant un petit bijou orné d’un scénario riche en péripéties signé John Elder.
L’EMPREINTE DE FRANKENSTEIN est mis en chantier lors d’une période prolifique pour la Hammer. En effet, entre 1960 et 1970, elle produit près d’une trentaine de films d’horreur. Le film ouvre ses portes sur une forêt agitée par une tempête, alors qu’un récupérateur de cadavres en apporte justement un, de cadavre, au Baron Frankenstein !
Voilà un début qui s’annonce fort prometteur alors que le générique en lettre gothique se met à défiler sur l’écran. Directeur de la photographie, puis réalisateur, Freddie Francis a pris plaisir à accumuler des clichés émanant d’un passé glorieux. En effet, son oeuvre rend hommage aux délirants films des années 4O. La fête foraine de Karlstaad et le monstre prisonnier dans la glace sont un émouvant coup de chapeau au film LA MAISON DE FRANKENSTEIN réalisé en 1944 par Erle C. Kenton. De même, à la manière de Ygor dans LE FILS DE FRANKENSTEIN de Rowland V. Lee en 1939, le diabolique hypnotiseur Zoltan envoie la pauvre créature trucider ceux qui l’ont chassée.
La créature est incarnée par le cascadeur Kiwi Kingstone et grimé par Roy Ahston. Son maquillage nous rappelle celui que portait le cascadeur Gleen Strange dans LA MAISON DE FRANKENSEIN, LA MAISON DE DRACULA et DEUX NIGAUDS CONTRE FRANKENSTEIN ! Par sa démarche chaotique, ses énormes chaussures et ses mains gigantesques, Kiwi Kinsgtone cherche son inspiration au sein des anciennes productions Universal. Nous sommes loin des créatures imaginées par Terence Fisher comme celles incarnées par Christopher Lee dans FRANKENSTEIN S’EST ECHAPPE ou Michael Gwynn dans la REVANCHE DE FRANKENSTEIN.
Ici le monstre revient néanmoins à la vie pour une durée éphémère ! Il vit un amour platonique avec une mendiante sourde et muette et agonise en poussant des cris avec son créateur dans un terrible final.
Peter Cushing au meilleur de sa forme interprète ici pour la quatrième fois le Baron Frankenstein avec sa suavité coutumière. Ici Frankenstein nous apparaît fatigué, las d’être pourchassé et incompris, mais de retour sur sa terre natale.
L’EMPREINTE DE FRANKENSTEIN fut très sévèrement mésestimé par certains critiques qui trouvèrent trop faible le scénario de John Elder ainsi que le maquillage de la créature. Il n’en demeure pas moins que le script nous remémore tout un folklore transylvanien cher à la période « Universalienne » des années quarante. Du beau cinéma certes ! Un cinéma qui nous laisse rêveur devant des images fortement colorées ! Un retour total aux sources !

Share via
Copy link