L’Empreinte Du Dragon Rouge

Un texte signé Jérôme Pottier

Grande-Bretagne - 1961 - Anthony Bushell
Titres alternatifs : The Terror Of The Tongs
Interprètes : Geoffrey Toone, Christopher Lee, Yvonne Monlaur, Brian Worth, Ewen Solon, Marne Maitland, Marie Burke

En 1961, Michael Carreras et Anthony Hinds, les patrons de la HAMMER FILMS, continuent tout à la fois leur entreprise de diversification et d’adaptation des grands classiques du cinéma populaire. A l’image de cette variation autour du personnage de Fu-Manchu, grand succès littéraire signé Sax Rohmer, L’EMPREINTE DU DRAGON ROUGE, qui tente de renouveler l’exploit du très bon LE MASQUE D’OR de Charles Brabin (un réalisateur britannique parti travailler aux USA) avec Boris Karloff (1932).
L’histoire se déroule en 1910, la secte du “Dragon Rouge” terrorise Hong-Kong. Ces Tongs, en tentant de mettre la main sur un document hautement compromettant pour leur survie, trucident divers quidams dont, bien évidemment, celui auquel il ne valait mieux pas toucher le moindre cheveu : la fille du Capitaine Jackson. Ce dernier, avec le concours d’un faux mendiant et d’une jeune femme, mène l’enquête pour retrouver les coupables, dont leur cruel chef : le sanguinaire Chung King.
Chung King est savoureusement interprété par le magistral Christopher Lee, acteur vedette de la maison depuis ses deux rôles cultes : la créature prométhéenne de Mary Shelley dans THE CURSE OF FRANKENSTEIN (1957) et le grand « Saigneur » créé par Bram Stoker dans HORROR OF DRACULA (1958), tous deux mis en scène par Terence Fisher. Il est ici l’attraction principale du film, personnification idéale du péril jaune, le spectateur guettant chacune de ses apparitions avec délectation. Pour le reste, on distingue surtout la présence de la belle Yvonne Monlaur, actrice française qui fit les beaux jours des studios de Bray, en particulier dans quelques classiques comme LES MAITRESSES DE DRACULA tourné par Terence Fisher en 1960. Le fade Geoffrey Toone est, par contre, un bien piètre Capitaine Jackson.
D’ailleurs, L’EMPREINTE DU DRAGON ROUGE s’avère, bien que fort plaisant, un « petit » film estampillé HAMMER. La faute en incombe surtout à une réalisation mollassonne d’Anthony Bushell, réalisateur peu chevronné qui ne signa que trois films pour le grand écran et quelques travaux télévisuels. Même le scénario, signé du génial Jimmy Sangster, s’avère peu trépidant. Le spectateur devine facilement que le budget de cette pelloche est ridicule, d’où la profusion des scènes en intérieurs. Pour couronner le tout, le Capitaine Jackson est un personnage aux motivations peu compréhensibles, seul le méchant sauve la mise : « Hail to the (Chung) King ! Hail to Christopher Lee ! ».


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- Article rédigé par : Jérôme Pottier

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