retrospective

L’épée Enchantée

George, un jeune homme au cœur pur, est amoureux de la princesse Helen, fille du Roi. Mais la princesse est enlevée par Lodac, un puissant sorcier. Pour la délivrer, George devra affronter sept épreuves. Dans cette quête, il sera aidé par six chevaliers et la sorcière Sybil.
Il est jeune, beau, un peu naïf et très courageux, et s’appelle George. Orphelin, il a été élevé par Sybil, une vieille sorcière farfelue qui pratique la magie blanche. Tandis que Sybil passe ses journées dans son atelier de magie à concocter des potions, en compagnie de ses serviteurs siamois et de son chimpanzé, George aime flâner le long du lac et plonger son regard dans le reflet des eaux qui font office de boule de cristal. Dans l’onde, le jeune homme passe des heures à observer la princesse Helen, dont il est éperdument amoureux. Il ne l’a jamais rencontré, et elle est la fille du Roi, mais qu’importe, il est persuadé que son destin est de l’épouser. Effectivement, le destin va jouer un rôle, mais pas comme George l’espérait. Un jour, Helen est kidnappée dans les jardins du château. Le responsable de cette fourberie a pour nom Lodac, un sorcier très puissant qui agit par vengeance. En effet, le père du Roi fit exécuter, jadis, la sœur de Lodac pour sorcellerie, le jour de ses dix-huit ans.
Fort de sa puissance, Lodac n’hésite pas à narguer le Roi et ses chevaliers en se rendant à la Cour, défiant quiconque d’arriver vivant jusqu’à son château. Car la route conduisant à son repaire est parsemée d’embûches, sept au total, bien trop relevées pour le commun des mortels.
Cependant, Sir Branton, l’un des chevaliers du Roi, relève le défi. Epris d’Helen, il pourra épouser celle-ci s’il parvient à la sortir des griffes de Lodac. Mais Sir Branton, qui pensait accomplir seul sa quête, voit débarquer George à la Cour, accompagné de six légendaires chevaliers, chacun étant le meilleur combattant dans son pays d’origine. Ces hommes ont été réveillés par Sybil alors qu’ils reposaient d’un sommeil artificiel dans une grotte. Leur réveil annonce la venue d’une quête épique. George sera donc solidement épaulé pour cette dangereuse mission. Il sera aussi bien équipé, grâce aux bons soins de Sybil. Cette dernière lui a en effet offert, pour son 21ème anniversaire, quelques cadeaux prestigieux : un cheval blanc ayant la particularité d’être le destrier le plus rapide au monde, Ascalon l’épée qui permet de repousser la magie noire, et enfin un bouclier particulièrement protecteur.
Evidemment, l’arrivée de George et de ses compagnons redonne espoir au Roi. Mais Sir Branton verra-t-il en George un allié ou un rival ?
L’EPEE ENCHANTEE témoigne d’un genre cinématographique aujourd’hui disparu. Celui des histoires filmées dans l’esprit des contes d’autrefois, des légendes ayant bercé plusieurs générations, celles qui ont rêvé devant JACK LE TUEUR DE GEANTS, LES VOYAGES GULLIVER ou LE 7ème VOYAGE DE SINBAD. Un genre que Rob Reiner avait réhabilité avec honneur avec son magnifique PRINCESS BRIDE voilà déjà vingt ans.
Et L’EPEE ENCHANTEE possède tous les ingrédients du conte fantastique : un héros au cœur pur, une princesse en péril, un sorcier très méchant et une quête semée d’embûches. Le film a été réalisé par Bert I. Gordon, auteur quelques années auparavant de films qui avaient fait le bonheur des « Drive-In » (cinémas en plein air, où l’on regardait le film en restant dans sa voiture), tels THE AMAZING COLOSSAL MAN ou EARTH VS THE SPIDER. On lui doit aussi un fort sympathique THE FOOD OF THE GOODS (1976), sorti chez nous sous le titre SOUDAIN LES MONSTRES, et dans lequel une horde de rats géants semait la pagaille dans une bourgade américaine.
La vedette incontestable de L’EPEE ENCHANTEE est Basil Rathbone, acteur mythique et bretteur éternel, qui croisa notamment le fer avec Errol Flynn dans LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS et CAPTAIN BLOOD. Il campe ici un Lodac frondeur et maléfique à souhait. Le reste du casting est moins prestigieux. Notons toutefois que Gary Lockwood, dans le rôle de George, sera par la suite l’un des acteurs principaux du 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE de Stanley Kubrick.
Seul bémol, les effets spéciaux sont de piètre qualité. Avec un bestiaire composé d’un géant simiesque, d’hommes-oiseaux, de fantômes, de sorcières et d’un dragon bicéphale, on aurait pu espérer mieux. Le résultat, à l’écran, est bien décevant, et l’on peut penser que L’EPEE ENCHANTEE aurait été un authentique chef d’œuvre avec des trucages confiés à Ray Harryhausen.
Il n’en demeure pas moins que l’on peut regarder le film avec un réel plaisir, pour peu que l’on ait gardé une âme d’enfant, et que l’on fasse abstraction de l’aspect « amateur » des effets spéciaux.

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