retrospective

Les Déportées de la Section Spéciale SS

Je ne vous apprendrais rien en vous disant qu’il y a les films agréables à regarder et les autres dont la vision relève de la sinécure. Eh bien, LES DEPORTEES DE LA SECTION SPECIALE SS fait partie de la… seconde catégorie.
Le film se fait un devoir de nous conter l’Horreur (avec un grand H) qu’ont vécue une poignée de jeunes femmes hostiles au régime nazi. Elles se retrouvent dans un petit (budget oblige) camp de concentration. Elles sont sensées servir à des expériences dont nous ne serons pas témoins. De même, elles doivent servir aux expériences (sexuelles) du commandant. Encore une fois, nous ne serons pas plus les témoins de ces expériences-là que des précédentes. Le commandant qui dirige ce camp reconnaît l’une des filles et en fait sa protégée. Tania n’acceptera pourtant à aucun moment de se laisser dominer par lui (dommage). Elle va même jusqu’à l’humilier en faisant, devant lui, une fellation à Dober, son ” domestique “. Un domestique avec lequel le commandant lie une relation ambiguë, proche de l’homosexualité (” masse-moi les jambes “).
Voilà, en gros le thème du film. Le réalisateur tente de construire son truc sur ce mince scénario et de faire passer l’ensemble pour une oeuvre cinématographique. Tout, absolument tout, est pathétique. L’interprétation est lamentable, les décors sont minimalistes à un point tel que cela en devient presque du foutage de gueule. Le scénario est également ponctué de nombreuses incohérences. Par exemple, les filles n’arrêtent pas de se plaindre de ce qu’on leur fait endurer. Pourtant, elles peuvent facilement s’échapper. Elles ont même le droit de quitter leur cellule en pleine nuit pour aller réveiller la Kapo. Une Kapo que l’on nous dépeint ignoble dès le début du film mais qui est tout même suffisamment consciencieuse pour se lever en pleine nuit et de s’enquérir de l’état de santé de l’une des détenues.
Bref le peu de chose qui se déroule à l’écran est souvent inepte. En réalité, le plus fort dans LES DEPORTEES, c’est les dialogues. Ils sont débités avec fort peu de conviction par des acteurs dont la performance est proche de l’amateurisme. C’est peu charitable de se moquer, mais je ne peux m’empêcher de vous livrer quelques commentaires échangés entre les détenues :
-Ouah, t’as des chocolats, t’as de la chance !
-J’aimerais que le genre humain disparaisse, ainsi il ne resterait plus que les cris, les imprécations, les blasphèmes, les rêves… ( j’ai rien compris !)
Notre cher commandant n’est pas en reste non plus :
-Dr Schobert ? Comme le musicien, non ?
En plus d’être bêtes, les détenues n’hésitent pas à dénoncer leurs camarades d’infortune pour un bout de pain. Bref, on ne peut pas dire qu’elles attirent la compassion du spectateur.
Il n’y a donc pas grand-chose à sauver de ce film. L’érotisme est proche du zéro si ce n’est un ou deux gros plans sur des poils pubiens et des ” visites gynécologiques ” dont on ne verra rien de toute façon. Il n’y a pas non plus d’extravagance dans le domaine de l’horreur. Le scénario est également terriblement mou et inintéressant. La réalisation se moque du spectateur qui s’est malencontrueusement perdu devant ce film. La seule chose qui reste à sauver des DEPORTEES est l’interprétation de John Steiner qui incarne un obsédé sexuel, sadique de surcroît, mais qui souffre du traitement malheureux d’un réalisateur sans talent. Comme beaucoup de films du genre, LES DEPORTEES DE LA SECTION SPECIALE SS est un navet à s’en faire un gros caca sur la tête !

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