Les Messagers

Un texte signé André Quintaine

Finalement, et à bien y regarder, on peut se demander si les frères Pang ne sont pas tout simplement le résultat d’une stratégie de marketing, lancés par une presse spécialisée qui s’était enflammée pour deux premiers films certes sympathiques mais qui ne cassaient pas des briques pour autant. Quelques années plus tard, la filmographie des Pang est riche et éclectique car les deux frères ont effectivement un peu touché à tous les genres. En revanche, nul chef-d’œuvre, classique ou incontournable à l’horizon. Leur notoriété n’a pas subi de revers pour autant et les voilà promus à un bel avenir au pays de l’oncle Sam…
Avec THE MESSENGERS, les frères Pang signent un film à la hauteur de leurs précédents métrages. Leur nouveau bébé ne restera donc pas dans les annales, en revanche, il reste difficile de le détester.
Une famille emménage dans une ferme isolée. Les quatre membres qui l’a composent ont bien besoin du calme de la campagne pour se ressourcer car un drame les a touché de plein fouet. Malheureusement, un autre drame s’est déroulé dans leur nouvelle demeure et les victimes errent désormais sous le même toit et sous la forme de fantômes. Jess, la jeune adolescente les voit, mais elle a perdu tout crédit aux yeux de ses parents depuis qu’elle a mis en danger la vie de son petit frère…
La lecture du résumé laisse sans doute présager un film peu original. En toute honnêteté, la suite viendra corroborer cette impression. Le scénario de THE MESSENGERS est tout à fait prévisible. Même la révélation finale déboule avec ses gros sabots et ne surprendra personne.
Pourtant, THE MESSENGERS reste attrayant. Evidemment, il est fortement conseillé de voir le film un jour où vous êtes de bonne humeur. Dans le cas inverse, vous risquez fort de vous arrêter à ce qui représente sans doute son principal défaut.
Pour le reste, le film est très bien rythmé et sa durée proche des 90 minutes lui confère le parfait statut de « film pour tuer le temps ». Cette qualification n’est pas flatteuse mais le film des frères Pang a le mérite de le faire correctement et c’est déjà ça.
Dans la droite lignée du scénario, les personnages sont ultra stéréotypés et exemptes de toute singularité. N’importe qui pourra donc s’identifier à l’un ou l’autre des protagonistes sans être irrité par leur caractère. C’est un film grand public, très grand public. A force d’être aussi inconsistant, nul doute que THE MESSENGERS tombera rapidement dans les oubliettes.
Evidemment, dans ce contexte, inutile de rêver à un petit peu de gore ou de violence. Même les fantômes font rarement parler d’eux et n’effraieront que les nouveaux venus dans les films d’Horreur post-RING. En revanche, on appréciera le dépaysement proposé par THE MESSENGERS. Le film se déroule dans une ferme isolée, toute en bois, entourée de champs de maïs convoités par les corbeaux. C’est peu, mais ce tableau idyllique confère au film des frères Pang une petite touche de sympathie dont il a bien besoin tellement il est passe-partout.