Les messagers 2 : les origines du mal

Un texte signé Stéphane Pretceille

USA - 2009 - Martin Barnewitz
Titres alternatifs : Messengers 2 : The Scarecrow
Interprètes : Norman Reedus, Claire Holt, Erbi Ago

Ses récoltes de maïs étant gâchées par des hordes de corbeaux voraces, John Rollins, fermier de son état est à mis à rude épreuve, d’autant qu’en qualité d’ancien alcoolique, le souvenir de la bouteille le tenaille plus que jamais à ce moment critique.

Dans une remise, par hasard, il tombe sur un épouvantail prêt à l’usage. Aussitôt, l’agriculteur s’empresse de planter l’homme de paille au milieu de son champ. Le lendemain matin, des corbeaux sont écrasés par dizaines au sol, comme foudroyés en plein vol. Efficace l’épouvantail !
Quelques jours plus tard, le banquier auprès duquel est endetté le fermier sera assassiné mystérieusement dans ce même champ de maïs.
À partir de ce jour-là, le comportement du paysan va peu à peu changer, devenir étrange, encore plus taciturne qu’il ne l’était déjà. Ajoutez à cela, ses nouveaux voisins, un vieux fermier accompagné d’une pin-up provocatrice qui vont tenter de l’embrigader dans un délire mystique peuplé de forces surnaturelles et de l’éloigner de sa propre famille.

LES MESSAGERS 2 est la séquelle d’un premier LES MESSAGERS qui n’avait pas trop marché. En réalité, ce dernier a surtout rétroactivement bénéficié de la notoriété de Kristen Steward, héroïne de la trilogie pour adolescents TWILIGHT. Pour le second volet, cette série B démarre plutôt bien. Rapidement, le réalisateur réunit tous les ingrédients pour trousser un bon petit film d’horreur champêtre : un homme possédé par l’esprit démoniaque d’un épouvantail, des voisins pas très clairs, la petite famille prédisposée dans le rôle de la malheureuse victime.

Seulement, comme on l’aura compris, on a déjà vu cent fois cette histoire. Il ne faut s’attendre à aucune surprise dans ce scénario, la pièce est extrêmement bien rodée, chacun jouera son rôle comme attendu. Le fermier réservé va peu à peu se transformer en un espèce de maniaque protégeant contre tous son champ de maïs. L’épouvantail finira par s’animer, se décrocher de sa croix pour agresser la gentille famille dont le petit garçon a plus d’un tour dans son sac, évidemment.

Après LES ENFANTS DU MAÏS adapté d’une nouvelle de Stephen King et les avatars sortis derrière, après l’excellent JEEPPERS CREEPERS de Victor Salva et sans énumérer le nombre de série B où l’épouvantail fait office de psychopathe, ce long métrage arrive bien après la bataille. On sauvera une scène ou deux dont celle, torride et plus proche d’un clip playboy qu’autre chose, dans laquelle la voisine, au ralenti, se dénude sous la chaleur et s’arrose langoureusement avec un tuyau d’arrosage. Ajoutons la mise en marche de l’épouvantail, attendue depuis un moment mais qui reste malgré tout un moment franchement flippant. Difficile d’attendre autre chose de ce téléfilm bien léché, plutôt bien joué mais si convenu. Le fermier Norman Reedus fait d’ailleurs partie des survivants dans la série sur les zombies THE WALKING DEAD où il excelle dans le rôle d’un personnage violent et raciste, le bon redneck comme on les aime. La course-poursuite finale entre le petit garçon et l’épouvantail est bien menée. Le monstre de paille, il faut bien l’avouer, affiche une bobine plutôt pas mal dans le genre démoniaque. Le dernier quart d’heure agité remet le film sur les rails, réveille l’attention du spectateur. En conclusion, il s’agit d’une série B solide qui se laisse regarder malgré un scénario dénué de toute originalité. Le savoir-faire du réalisateur permet de maintenir un bon rythme, un souffle honnête à cette histoire déjà racontée mille fois.


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- Article rédigé par : Stéphane Pretceille

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