Les tortionnaires du camp d’amour (1980) – Wip Wip hourrah !
Espagne, Italie - 1980 - Edoardo Mulargia
Titres alternatifs : La fin des tortionnaires du camp d'amour 2, Orinoco: Prigioniere del sesso, Hotel Paradis
Interprètes : Anthony Steffen, Ajita Wilson, Cristina Lay, Luciano Rossi
Edoardo Miraglia se dissimule généralement sous le pseudonyme d’Edward G. Muller. Cette fois, il signe ce film Terry Moore et s’embarque dans le classique « Women In Prison ».
Le cinéaste débute sa carrière dans les sixties avec une série de westerns comme Creuse ta tombe j’aurais ta peau ou Dieu est avec toi Gringo. Très actif pendant l’âge d’or du western italien (une douzaine de titres en six ans), le cinéaste marque le pas dans les années 70. Il propose cependant le plaisant giallo exotique Tropique du cancer en 1972. En 1976, il participe à la vague des comédies sexy avec Veuves excitées. En 1980, il termine sa carrière par le diptyque du “camp d’amour”.

Les tortionnaires du camp d’amour, également connu sous le titre de La fin des tortionnaires du camp d’amour 2, ne constitue pas réellement la suite des Evadés du camp d’amour. Cependant, les deux métrages furent tournés simultanément par la même équipe, le même réalisateur et les mêmes comédiens. Les intrigues sont semblables, pour ne pas dire interchangeables, et les deux films d’un niveau similaire. Plaisants mais pas franchement remarquables. Toutefois, les amateurs de « femmes en prison » en auront pour leur argent. Le métrage se veut également exotique. En effet, nous sommes dans la jungle amazonienne (en réalité dans une réserve naturelle italienne), dans un camp de prisonnière. Bref, une petite variation sur le thème bien connu des prisons de femmes. Mais l’amateur retrouve les tropes coutumières du genre: travaux forcés (ici la recherche de pierres précieuses), flagellations, scènes saphiques, masturbations féminines, viols, etc.
L’intrigue ne cherche guère à innover: les détenues triment sans relâche, le directeur de la prison est corrompu, les gardiens et gardiennes ne pensent qu’à violenter les jeunes femmes, etc. Parallèlement, une troupe de révolutionnaires menés par l’ex-gloire du western Anthony Steffen, tente de provoquer un coup d’état. La recette n’est pas neuve, on la retrouve dans des titres comme The Big Bird Cage, Black Mama White Mama ou The Hot Box. Souvent de manière plus convaincante. Mais la bande originale, agréable, rend le tout très digeste. Les tortionnaires du camp d’amour se termine en outre par une évasion relativement spectaculaire, au son d’un chant révolté. L’émeute des captives se joue à coup de pistolets et s’agrémente de l’un ou l’autre plans sanglants.

Les comédiens coutumiers du genre sont encore une fois de la partie. Ajita Wilson (Sadomania, Sévices à la prison de femme), la célèbre actrice transsexuelle ayant connu une belle carrière dans le X est encore présente. Elle campe ici une prisonnière hallucinée, peut-être dotée de pouvoirs divinatoires. Un petit ajout sympathique qui donne une certaine identité à ce film sinon très linéaire.
Comme de nombreuses productions bis, Les tortionnaires du camp d’amour existe en plusieurs versions, certaines fortement coupées, d’autres “agrémentées” d’inserts hard. Pour l’anecdote, Ted Nicoalou combinera les deux “camps d’amour” de Miraglia pour un remontage intitulé Savage Island. Roublard, ajoutera une dizaine de minutes dans lesquels Linda Blair raconte l’intrigue en flash-back.
Women In Prison divertissant mais quelque peu routinier, Les tortionnaires du camp d’amour se regarde plaisamment mais ne s’élève pas vraiment au-dessus de la moyenne du genre. Les (a)mateurs de femmes en prison seront néanmoins heureux de découvrir cette petite production sympathique.
- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato
- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer - Ses auteurs préférés - Graham Masterton, Christophe Lambert, Thomas Day, Stephen King, Clive Cussler, Paul Halter, David Gemmell