review

Lesbian Vampire Killer

Pour aider son ami Jimmy à fuir une peine de cœur, Fletch l’emmène camper dans une bourgade anglaise perdue aux fins fonds du pays. Le destin se met alors en marche. En réalité, Jimmy revient sur le lieu d’une obscure prophétie dans laquelle, son sang, uni à celui d’une vierge, fera renaître la maîtresse des vampires femelles du coin. Ah, les malédictions familiales ont la dent dure… et bon dos ! Ainsi, l’ancêtre de Jimmy a combattu la reine des vampires car cette dernière avait sournoisement séduit sa jeune épousée. Alors qu’il va la trucider, elle lui prédit de renaître quand le dernier de ses descendants unira son sang à une vierge sur sa tombe. De plus, elle continue à sévir car toutes les jeunes filles du village, au moment d’atteindre 18 ans, se transforment en vampires lascives… des vampires lesbiennes. Les deux randonneurs du dimanche tombent sur un minibus rempli de filles affriolantes, fascinées par les légendes anciennes et venues là en pèlerinage. Alors qu’ils sont obnubilés par leur pénis et les tenues minuscules des filles, ils devront finalement se transformer en massacreurs à la chaîne de vampires lesbiennes.
Il n’aura échappé à personne que l’histoire est d’un convenu achevé. Cependant, en axant son action sur la comédie, le réalisateur tire son épingle du jeu en proposant un film de divertissement/fantastique très amusant. Avec SHAUN OF THE DEAD et consorts a été lancée la vague de la comédie d’horreur anglaise. Et même si SHAUN a placé haut la barre dans ce registre, LESBIAN VAMPIRE s’en sort pas trop mal, l’humour utilisé étant suffisamment rafraîchissant parce qu’un peu naïf. En outre, le film traite son sujet avec respect. Il ne verse à aucun moment dans la parodie facile, ce qui est un véritable soulagement. D’ailleurs, ce sérieux se voit dans le soin particulier apporté aux décors et aux lumières. En effet, l’auberge du village, le refuge des jeunes gens, sorte de bâtisse avec des fenêtres en ogive, des portes en chêne cloutées et une déco très romantique sont un hommage aux films de vampires de la Hammer. Il manque le majestueux escalier à colombages mais bon, il doit y avoir une histoire d’absence de moyens là-dessous. Car finalement, rien ne manque, ni le cimetière auréolé de toiles d’araignée vaporeuses et la tombe de l’ancêtre, ni les belles nymphes aux dents pointues et encore moins le prêtre armé, lui, jusqu’aux dents qu’il a normalement longues (parce que pour la longueur de celles de l’ambition, il ne s’agit que d’une image, hein). En tout cas, ce qui est remarquable dans ce film, c’est le travail sur les lumières qui s’avère particulièrement soigné. Utilisant des tons bleu/vert et rouge/jaune, la mise en scène fait la part belle aux images et en met plein les yeux au spectateur.
Et les personnages ne sont pas en reste. Naturellement, nous avons l’ancêtre floué, la reine des vampires increvable, la nuée de disciples soupirants, donc rien de bien nouveau sous le soleil voilé british. Mais en ce qui concerne les héros, duo comique de la télévision anglaise sur la BBC, il fonctionne là à merveille. Nous avons Mathew Horne, le beau gosse un peu nunuche et James Corden, l’éternel gros lourd et à l’humour désabusé étudié. Ils portent le pan comique du film sur leurs épaules et s’en sortent très bien.
En revanche, le titre de LESBIAN VAMPIRE KILLERS est une vaste blague (sans la drôlerie). Car il faut bien le concéder, on a un peu menti sur la marchandise au spectateur pour l’appâter. Lui qui attend des créatures de rêve nues, aux poses provocantes et sexuellement émoustillantes doit se contenter d’imaginer. En effet, peu de jeune chair est dévoilé, à notre grand dam. LESBIAN VAMPIRE KILLERS reste bien chaste. En même temps, le titre ne s’appelle pas « orgies saphiques », alors finalement, cette déception est peut-être à imputer à notre indécent voyeurisme impénitent.


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- Article rédigé par : Angélique Boloré

- Ses films préférés : Autant en Emporte le Vent, Les dents de la Mer, Cannibal Holocaust, Hurlement, L’invasion des Profanateurs de Sépultures


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