Brèves

L’Etrange Festival 2015 – la programmation

XXIe édition déjà pour le festival exploratoire des coins reculés, des zones obscures, des pans délaissés et oubliés, des propositions aventureuses, des fulgurances poétiques du 7e art.

Que défricher du copieux menu concocté par les cuisiniers fous qui président aux fourneaux de cette manifestation chérie par Sueurs Froides ?
Trois alléchantes cartes blanches déjà. Benoit Delépine est, dans l’esprit, un cinéaste de l’Etrange, à qui il revient sans conteste de nous ouvrir les clés des influences de son cinéma : NORWAY OF LIFE, MY JOY, PEE-WEE BIG ADVENTURE…

Ben Wheatley, intronisé chef de fil du renouveau du genre en Angleterre, est un chouchou du festival, qui a fait découvrir tous ses films au public français (DOWN TERRACE, KILL LIST, TOURISTES, ENGLISH REVOLUTION). Au fil de sa carte blanche, du Michael Mann (LA FORTERESSE NOIRE), du Sydney Pollack (UN CHÂTEAU EN ENFER) mais aussi le plus rare et intriguant MARKETA LAZAROVA.

Guy Maddin, pour qui l’Etrange semble avoir été créé, se sentira comme un poisson dans l’eau pour accompagner de sa carte blanche (préfèrerez-vous GLEN OR GLENDA d’Ed Wood ou un érotique finlandais, SENSUELA ?) la présentation en avant-première française de sa nouvelle poésie pelliculée : LA CHAMBRE INTERDITE.

Les relations entre image et son ont toujours retenu l’attention des programmateurs, non seulement par ces documentaires qui exhument à chaque fois les espaces les moins consensuels de l’art musical – cette fois on note par exemple INDUSTRIAL SOUNDTRACK FOR THE URBAN DECAY -, mais aussi par ces ciné-concerts renommés et dont l’honneur revient cette fois aux mythiques et mystérieux Residents. C’est à ne pas en croire son œil !

Et hormis ces réjouissances, les lignes programmatiques se multiplient à l’envi. Quelques pioches au hasard :
Pour la compétition internationale, pas moins de deux Sono Sion (« quoi seulement deux, le Monsieur en tourne six cette année » ? rugit le fan affamé), TAG et PEACE AND LOVE (bon, le second est hors compétition, en section Mondovision), le drôle et référentiel TURBO KID (amateurs des eighties, vous allez vous régaler), le GHOST THEATRE d’un Hideo Nakata qui s’est dit que puisque tout le monde avait copié son RING, il pourrait lui aussi se remaker et refaire son GHOST ACTRESS. Takashi Miike perpétue, quant à lui, sa veine « fun et portnawak » avec un gangster-vampire dans YAKUZA APOCALYPSE, au scénario calibré pour lancer une franchise. Du Japon toujours, Sabu (MISS ZOMBIE) nous envoie CHASUKE’S JOURNEY. Autre habitué du Forum, Alex Van Warmerdam (LA ROBE, LES HABITANTS, BORGMAN…) présentera LA PEAU DE BAX.

En tournage (hourra), Jodorowsky viendra-t-il quand même faire coucou pour le documentaire sur son Dune avorté (notre conseil, ne ratez pas ça) ? Et thématiquement raccord – vous verrez pourquoi après avoir vu JODOROWSY’S DUNE -, le festival prolonge par DARK STAR : L’UNIVERS DE H.R. GIGER. NI LE CIEL, NI LA TERRE, premier long de Clément Coglitore, avait fait parler de lui sur la croisette, il s’en vient se frotter à l’Etrange public. Pour rester sur la production française et arrêter de se désoler sur son conformisme, on pariera sur l’absurde L’ÉLAN, ici en première mondiale.

Parmi les nouvelles sections qui étoffent une offre “délectablement pléthorique”, on relève d’une part « Nouveau talents », consacrés au premier film des jeunes pousse du cinéma de demain, et d’autre part « Mondovision » avec par exemple les nouveaux Nieuwenhuis & Seyferth (LA VÉNUS À LA FOURRURE ou MEAT) : CAT & MOUSE (avec un trailer exclusif, concocté pour l’occasion de cette première mondiale), le nouveau Grégory Palfy (on ne s’est toujours pas remis de son TAXIDERMIA) avec FREE FALL, ou encore le documentaire SOUS-SOLS d’Ulrich Seidl (la trilogie PARADIS).

Pour les amateurs de loukoums et de série B ou plus certainement Z, un focus programme trois survivants de l’ère du ciné pop turc – SEYTAN, TARKAN CONTRE LES VIKINGS et HASSAN, L’OPRHELIN DE LA JUNGLE, pour accompagner le docu REMAKE, REMIX, RIP-OFF.

Les “Pépites de l’étrange”, qui creusent le passé méconnu du cinéma exhument à nouveau du prometteur, entre un eurospy italo-allemand (COMMISSAIRE X : HALTE AU LSD), un pseudo film d’éducation sexuelle invisible depuis longtemps (J’AI AVORTÉ, MONSIEUR LE PROCUREUR), une louche de culte australien (BAD BOY BUBBY, jadis programmé par ARTE pour qui s’en souvient)

Et aussi : le retour de la Nuit, pleine de zombis, les plantureuses compilations de courts métrage, le Retour de flamme. A propos de ce dernier, essayer le cinéma muet, c’est l’adopter, et plus encore avec Serge Bromberg. Cette fois, il nous fait redécouvrir la restauration 4K de L’INHUMAINE, de Marcel L’Herbier.

Sueurs Froides couvrira l’événement.

Où : Paris, Forum de Halles
Quand : du 3 au 13 septembre 2015

Et en bonus, le trailer 2015 !

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