retrospective

L’Eveil des sens d’Emy Wong

George, pilote pour la Japan airlines, fait souvent escale à Hong-Kong. Il en profite alors, avec ses collègues, pour découvrir les plaisirs sensuels de la ville. Mais, un soir, il est attaqué par des brigands, et laissé à moitié mort. Il se réveille dans la clinique des fleurs, aux bons soins du docteur Emy Wong. Il en tombe rapidement amoureux mais, comme elle se refuse à ses avances (bien qu’elle est loin d’être insensible à son charme), il continue à tenter de la séduire, tout en s’amusant avec sa collègue, délicieuse blonde qui l’héberge le temps de sa convalescence.

Dans les années 70, les films érotiques qui sortaient, essayant de profiter du succès d’EMMANUELLE (1974), trouvaient le moyen de placer ce prénom dans leur titre. Et, quand ce n’était pas présent dans le titre original, les distributeurs trouvaient une manière de le retitrer. Ainsi, ce film, sorti en France sous le nom L’EVEIL DES SENS D’EMY WONG (traduction fidèle du titre original) se voit doté d’un « Emmanuelle » devant pour l’Allemagne, mais est aussi sorti sous les noms de YELLOW EMMANUELLE ou encore d’EMMANUELLE A HONG-KONG.
Bitto Albertini le réalise sous le pseudo d’Albert Thomas. L’homme s’est d’ailleurs occupé d’autres « Emmanuelle » puisque, deux ans avant celui-ci, il réalisait BLACK EMMANUELLE (avec l’inoubliable Laura Gemser) et l’année suivante une suite (Laura Gemser étant remplacée par Shulamith Lasri). Emy Wong est magnifiquement incarnée par la très belle Chai Lee. Une autre actrice prête ses ravissantes formes au film, en la personne d’Ilona Staller. La Cicciolina (surnom très connu de l’actrice) y a donc un rôle de second plan (elle y incarne la jeune femme amoureuse de George mais le voyant s’éloigner d’elle tant il aime Emy Wong) mais offre quelques jolies séquences dénudées, volant souvent la vedette à Chai Lee.

« L’éveil des sens » que va connaître le personnage d’Emy Wong (et qui donne son nom au film) est un moment sulfureux et très intéressant. Hélas, il se révèle bien court, positionné en fin de métrage, quand la jeune femme pense que son George l’a abandonné, et avant qu’elle ne fonde enfin dans ses bras à son retour.
Autour de cela, L’EVEIL DES SENS D’EMILY WONG est une bluette teintée d’érotisme très léger. L’histoire d’amour du couple George/Emy est relativement plat et niais et Chai Lee, incarnant un personnage relativement prude (sauf lors de son « éveil »), ne se dénude que très peu et, quand enfin elle cède aux avances de George, la plupart de l’action se passe hors-champs.
C’est donc La Cicciolina qui apporte la plus grande part d’érotisme, incarnant un personnage ouvert et sulfureux, n’ayant aucune honte à se comporter de manière relativement impudique. Régulièrement, elle dévoile sa plastique parfaite à la caméra (dommage que la musique, la plupart du temps hors de la logique de la scène, n’aide pas à mettre la bonne ambiance).
Le spectateur suit ainsi des personnages souvent larmoyants, amoureux fous de George (le personnage d’Ilona Staller ne fait pas exception à la règle en manipulant Emy pour lui faire croire que son fiancé l’a abandonné), et finalement la personnalité de notre belle doctoresse en devient vite agaçante (sa quasi-tentative de suicide est assez édifiante sur le sujet). Surtout que les résistances de la jeune femme envers les avances de George (elle est une femme, promise à un autre depuis son enfance) ne sont absolument pas exploitées, le fiancé n’apparaissant jamais dans le paysage et le père d’Emy ne se révélant pas gêné qu’elle succombe au bel Occidental.
L’histoire se laisse cependant suivre, rythmée par les déshabillage d’Ilona Staller, jusqu’à ce que la tristesse d’Emy la pousse à devenir prostituée, et que le réalisateur ne nous offre quelques très belles séquences érotiques (trop rares dans le film, cependant).
L’EVEIL DES SENS D’EMY WONG ne restera sans doute pas dans les mémoires, trop prude et trop larmoyant, mais se laisse regarder, en grande partie grâce à La Cicciolina, qui vole la vedette à la pourtant très belle Chai Lee, qui aurait mérité de s’éveiller plus tôt et bien plus longuement.

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