L’Homme De Néanderthal

Un texte signé Yannik Vanesse

USA - 1953 - Ewald André Dupont
Titres alternatifs : The Neandertal Man
Interprètes : Robert Shayne, Joyce Terry, Richard Crane, Doris Merrick, Beverly Garland

Dans un coin reculé de la Californie, en pleine campagne, s’est réfugié un savant aux théories très controversées, sur l’évolution de l’homme et l’intelligence de l’homme primitif. Ces théories provoquent le rire et le mépris de ses pairs, ce qu’il vit très mal. Dans la forêt proche de la demeure du savant, cependant, circule une rumeur concernant un tigre doté de défenses. Bien sûr, peu de gens y prêtent foi de prime abord, mais les rumeurs se multiplient, créant la perplexité et la peur. Pour éclaircir cette affaire, le garde-chasse du coin fait appel à un éminent scientifique de Los Angeles. Bien que sceptique, ce dernier accepte tout de même de se rendre sur les lieux pour enquêter, sa curiosité éveillée par les propos du garde-chasse.

Ewald André Dupont réalise en 1953 ce film fantastique. Il s’agit d’une histoire assez classique de savant fou, brassant des thèmes assez proches de docteur Jeckyll et mister Hyde, ainsi que des légendes de loups-garous. En 1953, Ewald André Dupont en est déjà à plus d’une cinquantaine de films en tant que réalisateur, mais il est aussi un scénariste des plus prolifiques.

L’HOMME DE NEANDERTAL est, pour un spectateur moderne, assez prévisible dans son déroulement et dans son scénario. Un scientifique reclus s’enfermant dans son laboratoire où il mène des expériences révolutionnaires mais amorales tandis qu’une fiancée essaye de le reconquérir, sans succès, l’homme étant dévoué à la science. Cette histoire rapproche le métrage d’un film comme FRANKENSTEIN, avec Boris Karloff. Les théories scientifiques peuvent donner envie de sourire et le film y gagne un petit côté désuet très agréable. A cela s’ajoute le héros, scientifique beau gosse au grand cœur, quelques paysans vindicatifs, et le tour est joué.
Cependant, s’il est possible d’anticiper le déroulement de L’HOMME DE NEANDERTAL, le film n’en reste pas moins passionnant. Débutant au son d’une voix off poétique qui plante le décor, il sait emmener le spectateur dans son univers, jusqu’à son final prévisible.
Une grande partie de la réussite du métrage est due aux effets spéciaux. Les décors de studios sont superbes – le ciel peint est sublime – et les créatures intéressantes. La bête reste, pour l’époque, assez jolie, même si on peut trouver amusants les gros plans d’une maquette du visage de la créature préhistorique, ou la première apparition du tigre à dents de sabre (Puisque basée sur des stocks shots de félins, qui n’ont donc aucune défense) . Les défenses qui apparaissent et disparaissent ne dérangent finalement pas vraiment, donnant à la scène un petit côté surréaliste et plutôt plaisant, comme si nous assistions à un rêve éveillé. Par contre, la transformation de l’homme en créature de Neandertal est assez impressionnante, faisant penser aux meilleures transformations des loups-garous, et le résultat est bien supérieur à beaucoup de films modernes utilisant des effets spéciaux numériques. L’HOMME DE NEANDERTAL offre de surcroît le combat de la créature donnant son titre au métrage, et du tigre à dents de sabre, et le résultat est on ne peut plus crédible.
Au final, voici un film certes classique mais très plaisant, qui permettra de passer un excellent moment pour l’amateur de fantastique un peu désuet.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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