L’ile de la Bête
Cette suite directe au COMPLOT DES CLANS s’éloigne néanmoins radicalement de son prédécesseur. Nous retrouvons Ti Lung, mais, cette fois-ci, il s’agit d’un réel film d’aventure plus que d’un film pétri de mystères et de machinations. Nous suivons un groupe de personnages qui désire se rendre sur l’île de la Chauve Souris. Cette île est le repère de brigands et chacun de nos protagonistes a de bonnes raisons pour s’y rendre : cacher un butin, en chercher un autre ou plus héroïquement mettre un terme aux agissements du chef de l’île.
On ne peut pas comparer l’intérêt du COMPLOT DES CLANS avec celui de L’ILE DE LA BETE. Les deux films sont radicalement différents. LE COMPLOT DES CLANS est sans aucun doute un film plus novateur et original. L’ILE DE LA BETE, quant à lui, est simplement un film de divertissement. Dans ce domaine, le film s’avère néanmoins une pure réussite malgré ce que peuvent en penser ses détracteurs. On s’amuse énormément car le film change très souvent de décors. Après un premier passage qui se déroule sur le bateau et où l’on pense que l’on se dirige vers une histoire à la dix petits nègres, les protagonistes débarquent et le reste du film ne se déroule plus que sous terre. Les passages souterrains laissent la place à des grottes et ainsi de suite. Encore une fois, l’ensemble de L’ILE DE LA BETE a été tourné dans des décors fabriqués. Magnifiques et grandioses, ils sont sublimement mis en valeur par des éclairages et une photographie féeriques. Le film exhale un charme poétique et naïf rafraîchissant. Sans être aussi superbe que LE COMPLOT DES CLANS, L’ILE DE LA BETE reste un très beau film.
Cette fois, cette beauté apporte une ambiance surtout magique. Plus le film avance, plus on a l’impression d’être en face d’un beau livre d’images. L’intérêt est également constamment renouvelé. Les intrigues des deux précédents films laissent leur place à une succession de pièges et d’épreuves. Alors que les deux autres films s’apparentent plus à des films d’arts martiaux d’auteur (comme pouvaient l’être ceux de King Hu), L’ILE DE LA BETE est plus un film de divertissement.
