L’infirmière de nuit
Au cours des années soixante-dix, le cinéma populaire italien voit les vêtements de ses comédiennes rétrécir pour finir par s’envoler de plus en plus et notamment dans les films de genre. C’est ainsi que petit à petit la voie s’ouvre, permettant à la sexy comédie italienne de voir le jour dans un pays catholique où la censure semble s’effriter. Plusieurs producteurs saisissent alors cette opportunité pour tourner des bandes plus ou moins drôles avec de charmantes starlettes aux physiques affriolants et quelques acteurs aux trognes ingrates…mais hilarantes (Alvaro Vitali en tête). Enchaînant gags lourdingues, jeux de mots à connotations sexuelles et corps dénudés, la pertinence de l’humour de ces films est certes discutable, mais deux points rassemblent les spectateurs : les seins et les fesses d’inconnues qui deviennent du jour au lendemain de véritables idoles de vestiaires sportifs.
Parmi elles, Gloria Guida. Ancienne miss Italie section junior, elle promène son physique avantageux dans quelques bandes sexy avant de connaître la consécration dans ce rôle d’infirmière.
Alfredo, escroc à la petite semaine, se fait passer pour un vieil oncle malade et trouve refuge dans l’appartement de sa « nièce » où il compte bien mettre la main sur un diamant caché dans un lustre. Si le subterfuge fonctionne, la nièce en question embauche une infirmière de nuit pour veiller sur le vieillard. Cette présence compliquant le plan de l’escroc, celui-ci va vite se rendre compte que sa mission est quasi-impossible à cause de l’époux de sa nièce, un dentiste obsédé sexuel qui n’a qu’une envie, coucher avec l’infirmière.
Sur ce pitch fin comme la taille de la divine Gloria Guida, Mariano Laurenti met tout son savoir faire de réalisateur expérimenté (notamment en comédie sexy ET avec Gloria Guida comme en témoigne la série des LYCEENNE) et populaire pour offrir quatre-vint dix minutes de délire non-stop où fantasmes sexuels et humour tarte à la crème cohabitent dans un joyeux maelström tout ce qu’il y a de plus méditerranéen. Hystérique et excessif, le film profite de n’importe quel prétexte pour déshabiller ses comédiennes…sauf Gloria Guida qui aura droit à deux séquences seulement, dont une d’anthologie avec pour base un gag tellement bête qu’il frise le génie. Cumulant au casting des acteurs qui en font dix fois trop, des seconds rôles masculins totalement crétins et de très jolies jeunes femmes peu farouches voire totalement nymphomanes, il est évident que le film de Laurenti n’est pas vraiment une ode au féminisme engagé. Tourné dans le seul soucis de faire rire et fantasmer le male, L’INFIRMIERE DE NUIT atteint son but haut la main.
Vif, enlevé, parfois vulgaire mais tellement jouissif qu’il en devient respectable, L’INFIRMIERE DE NUIT se pose comme une excellente entrée en matière pour quiconque désireux de découvrir un genre aujourd’hui totalement disparu.
