L’infirmière du régiment

Un texte signé Nassim Ben Allal

Italie - 1979 - Mariano Laurenti
Interprètes : Nadia Cassini, Lino Bamfi, Karin Schubert, Alvaro Vitali

Surfant sur le succès de L’INFIRMIERE DE NUIT, l’équipe rempile, constituée des mêmes scénaristes, du même réalisateur et des mêmes comédiens (les principaux comme les plus petits rôles) la même année avec cette INFIRMIERE DU REGIMENT. Le film n’entretien aucun rapport avec son illustre prédécesseur puisque manque à l’appel l’essentielle Gloria Guida, le rôle titre étant tenu ici par la brune italo-américaine Nadia Cassini.
Le patron mafieux d’un club de strip-tease pousse l’une de ses danseuses à se faire passer pour infirmière dans un asile psychiatrique. Là-bas, sa mission est de récupérer des tableaux précieux qui y sont cachés. Mais entre les patients totalement déjantés et un chef de service qui ne vaut pas mieux, tout en étant en plus sexuellement frustré, la mission de la fausse infirmière va s’avérer particulièrement corsée.
Si L’INFIRMIERE DE NUIT constituait une bonne surprise, cette INFIRMIERE DE L’HOSTO DU REGIMENT (titre français d’époque) s’avère être une sacrée déconvenue. Le titre est trompeur : à l’époque les comédies mettant en scène des bidasses caracolaient en tête du box-office français, d’où la volonté du distributeur de tricher un brin. Le film ne se déroule donc pas dans un camp militaire mais dans un hôpital psychiatrique fréquenté par des patients se prenant pour de grandes figures militaires historiques. Soignés par un médecin chef au moins aussi dingue joué par l’hystérique Lino Bamfi, tous ces patients sont source de gags éculés, répétitifs et bien trop souvent vains. En recyclant son casting, Mariano Laurenti recycle également certains des gags mais surtout la plupart des tics de jeux horripilant de son duo Lino Bamfi/Alvaro Vitali, tournant ici en roue libre et donc totalement insupportables. Les gags téléphonés et récurrents, déclinés à l’infini confinent au trop plein. Le scénario, simple fil rouge prétexte à toutes les envolées, est rapidement perdu de vue. L’élément sexy, pourtant clé de voûte d’un tel projet, est ici distribué avec une telle parcimonie qu’il est légitime de se demander s’il ne s’agit pas là d’une entreprise tellement mercantile qu’elle en oublie les fondamentaux. Certes, ce genre est avant tout commercial mais habituellement le spectateur en a pour son argent et ressort de la vision les mirettes pleines de formes délicieuses. Eh bien pas ici, et ce malgré la présence de la playmate Nadia Cassini qui ne se dénude que deux ou trois fois et celle, encore plus anecdotique, de Karin Schubert, actrice ayant travaillé avec Edward Dmytrick et Gérard Oury avant de se lancer dans le film érotique et de finir sa carrière dans le hard.
Au final, seules une ou deux blagues prêtent à sourire et la palme de l’érotisme revient à la femme du médecin chef, à la fois troublante et drôle dans son rôle de nymphomane s’offrant à tous…sauf à son propre mari !


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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