Lockout

Un texte signé Grégory Lécrivain

France / USA - 2012 - James Mather et Stephen St. Leger
Titres alternatifs : MS One: Maximum Security
Interprètes : Guy Pearce, Maggie Grace, Peter Stormare, Vincent Regan, Joseph Gilgun, Lennie James, Jacky Ido

En 2079, dans un monde ravagé par le crime, les condamnés les plus dangereux sont envoyés dans une prison de haute sécurité qui orbite autour de la terre.
Lors d’une visite de ce pénitencier spatial par la fille du président des Etats-Unis (Maggie Grace), une émeute éclate et l’agent spécial Snow (Guy Pearce), accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, est envoyé sur place, en échange de sa liberté, pour la sauver.

Les productions Luc Besson ont rarement eu les faveurs des critiques tout en drainant un public enthousiaste toujours avide de films d’action distrayants à défaut d’être intelligents.
LOCKOUT n’échappe pas à la règle en nous proposant un thriller de science-fiction qui lorgne fortement sur des classiques du genre tels que FORTRESS ou ESCAPE FROM NEW YORK sans pour autant faire preuve de l’originalité de ces derniers. On peut d’ailleurs se demander si l’on est plus en présence d’un hommage ou d’un plagiat tant le scénario manque cruellement d’idées neuves.
LOCKOUT est donc un film d’action, mais il pourrait aussi bien être une comédie. Difficile à dire. Si le drôlerie de Guy Pearce est intentionnelle, on ne peut en dire autant de celle du reste du film.

Le scénario est plutôt absurde, même si ce n’était pas la volonté des scénaristes. Le personnage principal de Snow est un dur à cuire désabusé qui n’est pas sans rappeler John McClane et son humour sarcastique. C’est sans aucun doute l’élément le plus intéressant du film car celui-ci déploie plus de punchlines que tous les DIE HARD réunis ! Malheureusement, le reste des dialogues a aussi de quoi faire rire le public … et pas dans le bon sens du terme. Ce qui est plus problématique, c’est que l’ensemble déborde de clichés ridicules, comme cette scène où le Président, face à une décision difficile à prendre, est démis de ses pouvoirs. Un coup d’Etat ? Non. Luc Besson et les coscénaristes/réalisateurs Stephen St. Leger et James Mather ont dû voir quelque chose de similaire ailleurs et ont décidé de l’ajouter ici, même si ce passage restera sans incidence aucune sur la suite et n’a, en fait, aucun sens. Évidemment, la prison de l’espace commence à sortir de son orbite, parce qu’elle a besoin d’être constamment « maintenue ». Apparemment, si quelqu’un s’endort à son poste de commande, l’ensemble du projet d’un milliard de dollars pourrait plonger vers la planète. Encore une fois, tout le monde se marre, et pas dans le bon sens.

Il semble évident que Besson et ses cinéastes bon marchés ont voulu réaliser un film bourré d’action et de suspense. Ils ont échoué à cet égard, mais au moins auront-ils délivrés une bonne comédie.

En parlant de bon marché, FilmDistrict semble avoir dépensé plus d’argent sur les effets visuels de leur logo que sur le produit final. Alors que certains des effets spatiaux se montrent assez bons pour une série B, la scène de poursuite en voiture au début est ridicule. Comme un mauvais jeu vidéo des années ‘90. Les effets visuels d’ESCAPE FROM NEW YORK (1981), pourtant tourné jadis avec un budget très restreint, étaient meilleurs. Une règle simple: si vous ne pouvez pas le faire correctement, ne le faites pas du tout.

Mais pire encore que les effets visuels, le montage semble avoir coupé de larges portions de l’intrigue afin de maintenir son rythme effréné. On passe allègrement du point A au point B, puis au E avant, par ellipse d’atteindre le W, afin que Pearce parvienne à la station aussi vite que possible.
Parmi les éléments positifs, on peut quand même noter le personnage de prisonnier psychotique borgne interprété par Joseph Gilgun, plus connu pour ses rôles dans des séries anglaises que sur grand écran.

En conclusion, LOCKOUT reste un film assez linéaire et incohérent mais terriblement amusant par moment. Un bon divertissement à déguster sans complexe avec un grand bol de pop-corn sur les genoux.


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- Article rédigé par : Grégory Lécrivain

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