Un texte signé André Quintaine

USA - 2008 - P.J. Pesce
Interprètes : Tad Hilgenbrink, Angus Sutherland, Autumn Reeser, Gabrielle Rose, Corey Feldman

review

Lost Boys: The Tribe

Déjà réalisateur de la seconde séquelle des FROM DUSK TILL DAWN, P.J. Pesce signe ici une honorable suite à GENERATION PERDUE.
Le mot « suite » est d’ailleurs sans doute un peu fort puisque le seul lien que THE TRIBE possède avec le film de Joel Schumacher est le personnage d’Edgar Frog, incarné par Corey Feldman. Vingt ans plus tard, ce gamin chasseur de vampire en 1987, s’inspire toujours des comics pour combattre les non-morts. Il va apporter son aide aux deux principaux personnages de l’intrigue, un frère et une sœur, fraîchement débarqués dans la ville côtière de Luna Bay.
Orphelins, ils emménagent chez leur tante. Très vite, Nicole succombe aux charmes de Shane, un vampire. Comme sa sœur n’a pas encore tué, Chris peut tout de même la sauver. Mais pour cela, il va falloir retrouver et envoyer en enfer Shane, dont Nicole a bu le sang !
LOST BOYS dispose de plusieurs atouts qui en font un agréable divertissement.
Retrouver Corey Feldman dans son personnage en est un, indubitablement. Qu’on l’aime ou pas, force est de constater qu’il s’est parfaitement approprié son rôle. Il cabotine à outrance et s’attire immédiatement la sympathie du spectateur. Plus loin, son personnage rappelle les durs à cuire des années 80 qu’étaient Sylvester Stallone ou Chuck Norris.
Les nostalgiques n’auront néanmoins rien de plus à se mettre sous la dent, si ce n’est la reprise de l’un des tubes du précédent film. La musique tient de nouveau une grande place mais colle aux goûts du jour.
Plus moderne également est la représentation de la jeunesse par P.J. Pesce. Les copains de Kiefer Sutherland sont de véritables anges comparés à ceux d’Angus Sutherland alias Shane.
Leur univers tout en superficialité tourne autour de jeux vidéos violents, de musiques fortes et répétitives, et d’une attention spécifique portée au look, laquelle n’égale que celle du luxe, de l’argent. Nul doute que P.J. Pesce a su capter l’esprit de cette jeunesse égocentrique et obnubilée par l’apparence (l’un des vampires filme les meurtres pour les balancer sur le net).
La représentation des vampires est également intéressante et prolonge le discours sur la jeunesse actuelle. Contrairement à ceux du film de Joel Schumacher, les vampires de P.J. Pesce soignent leur apparence mais cachent derrière elle une terrible violence qui n’a rien d’attirant. Les monstres de THE TRIBE s’abreuvent de sang en déchirant les chairs. Le sang gicle, très fort et très rouge.
Si la représentation d’une jeunesse aussi superficielle pourra faire grincer des dents (Il est vrai que pour un film de vampire…), difficile d’en faire le reproche au film qui, en fin de compte, ne fait que refléter la réalité. Les amateurs de cinéma fantastique pourront de toute façon se satisfaire d’une intrigue bien rythmée et de quelques clins d’œil attachants. Outre Corey Feldman qui vaut vraiment le détour, la toute première scène est également sympathique puisqu’on y croise un Tom Savini importuné par la bande de Shane et dont la tête terminera décapitée dans l’océan. Il y a quelque chose de cynique à voir la tête coupée de quelqu’un qui s’est si souvent amusée à découper celle des autres pour les besoins du cinéma.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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