Masters of Horror Saison 2: The Black Cat

Un texte signé Michaël Guarné

USA - 2007 - Stuart Gordon
Interprètes : Jeffrey Combs, Elyse Levesque, Eric Keenleyside, Ken Kramer

Après DREAMS IN THE WITCH HOUSE pour la saison 1, Stuart Gordon renquille et transpose à l’écran une autre histoire d’un genre qu’il affectionne énormément : l’horreur. Cette fois, ce n’est pas l’auteur de Cthulhu qui se voit adapté sur grand écran mais Edgar Allan Poe et sa nouvelle Le Chat Noir, publiée pour la première fois en août 1843.
Gordon retient dans ses grandes lignes la trame du récit de l’écrivain. On suit ainsi le personnage de Poe dans ses déboires quotidiens. Le bonhomme est alcoolique et n’a pas un sou en poche. Ses poèmes ont beau être excellents, ils ne lui rapportent presque rien. Son éditeur lui fait comprendre qu’il attend de lui quelque chose de plus conséquent mais surtout de plus lucratif : une histoire fantastique. Poe s’y atèle donc mais son maudit chat noir l’empêche de se concentrer correctement. Il va devoir trouver une solution à ce « problème animalier ». En effet, sa femme Virginia est tuberculeuse, il se doit d’écrire rapidement et ainsi toucher un peu d’oseille pour payer les frais médicaux…
Les habitués de Gordon reconnaîtront Jeffrey Combs dans le rôle de Poe. Le réalisateur avait déjà fait appel à lui pour la plupart de ses adaptations de Lovecraft comme RE-ANIMATOR, FROM BEYOND ou CASTLE FREAK. Il s’en sort assez bien dans THE BLACK CAT même si on pourrait lui reprocher une légère tendance à en faire trop. C’est notamment lors des scènes où son chat l’énerve qu’il apparaît peu convaincant. On a vraiment l’impression que la bestiole n’est pas si dérangeante que ça ; du coup, ses excès de colère semblent inappropriés. C’est dommage, d’autant que Pluton, le chat en question, est censé être porteur d’une véritable malédiction ; Pluton étant le nom romain pour Hadès, le maître du Monde Souterrain et du Royaume des Morts. Pas étonnant que le chat soit noir donc, et que les couleurs de l’épisode soient très sombres, évoquant presque le noir et blanc lors de certaines scènes.
Quoi qu’il en soit, cette rage qui ronge le misérable écrivain donne lieu à quelques effets spéciaux sympathiques, comme l’énucléation d’un des yeux de l’animal (passage que l’on trouvait déjà dans la nouvelle). Citons également la scène où Virginia, de par son état, se met à cracher des gerbes de sang alors qu’elle joue du piano.
Le principal inconvénient de cet épisode reste le déroulement de l’action. C’est bien trop nébuleux par moments (surtout vers la fin) et le spectateur se demande à plusieurs reprises si Victoria est morte ou vivante. THE BLACK CAT aurait pu gagner en clarté, ça n’aurait pas été du luxe, d’autant plus que la nouvelle, elle, n’était en rien confuse. Gordon a en revanche bien retranscrit la culpabilité de Poe qui le pousse à se dénoncer lui-même tout en étant persuadé d’être parfaitement sain d’esprit.
Nous avons donc là un épisode mitigé, qui souffre de lenteurs et d’une mise en scène parfois douteuse, mais qui se rattrape notamment par une jolie photographie. A titre de comparaison, DREAMS IN THE WITCH HOUSE paraissait plus abouti et maîtrisé.

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- Article rédigé par : Michaël Guarné

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