May I Kill U ?

Un texte signé Yannik Vanesse

Angleterre - 2012 - Stuart Urban
Interprètes : Kevin Bishop, Jack Doolan, Frances Barber

L’action se déroule à Londres. Un policier à vélo y mène une vie morne. Entre les moqueries de ses collègues, le harcèlement de la populace, et les brimades de sa mère, difficile pour lui de s’épanouir. Cependant, face à l’insécurité grandissante, il décide de nettoyer les rues de la ville d’une manière radicale et atypique. En effet, avant de tuer un criminel, il lui demande l’autorisation.

Derrière MAY I KILL U ? se cache Stuart Urban, réalisateur touche-à-tout œuvrant aussi bien dans le documentaire que dans la série télé ou encore, comme c’est le cas ici, dans les films de fiction. Son court métrage THE VIRUS OF WAR (datant de 1972) a d’ailleurs été présenté au Festival de Cannes. Le voilà qui revient avec un film d’actualité, traitant, comme beaucoup de ses contemporains, de l’insécurité de plus en plus grande en Angleterre.

Présenté lors de la 31ème édition du Brussels International Fantastic Film Festival, MAY I KILL U ? s’ancre dans une thématique commune au cinéma anglais actuel, qui est d’ailleurs perceptible durant le festival à travers plusieurs métrages présentés. Tout comme dans COMMUNITY, le film dresse un panorama peu reluisant de l’Angleterre, avec une recrudescence de la violence urbaine et de la criminalité. Si COMMUNITY, cependant, opte pour une démarche de survival horrifique, de son côté, MAY I KILL U ? se tourne vers un film policier empli d’humour noir particulièrement réjouissant.
Le discours émis par Stuart Urban est très classique, il est vrai. Il parle du peu de poids de la police anglaise, incapable de faire respecter l’ordre et la loi. Ne possédant pas d’arme, et encore moins d’autorité et de crédibilité, les policiers sont dans l’incapacité de faire régner l’ordre. Le réalisateur s’étend aussi sur les moyens de communication modernes et ses dérives. Le personnage principal ne fait pas que tuer. Il utilise les réseaux sociaux pour dispenser son message, dévoiler ses exploits, commenter ses méthodes pour éliminer la racaille. Là encore, le propos est prévisible, enfonçant quelques portes ouvertes, mais, mis en scène de manière dynamique (envoi de sms, chat sur réseaux sociaux et autres, incorporés à l’image), il s’intègre à la perfection au métrage, ajoutant une touche décalée à de nombreuses séquences plutôt glauques, les dédramatisant de manière assez jouissive.
Kevin Bishop est excellent dans le rôle de Baz, le protagoniste central. Tour à tour antipathique et touchant, il parvient à la perfection à incarner cet être ambigu et borderline, mais il n’est pas le seul. Les personnages sont superbement écrits, donnant vie à ce film, qui distille un humour noir d’une férocité et d’une virulence géniale qui attaque la société anglaise.
Le spectateur rit énormément, l’humour est toujours magnifiquement sombre mais jamais racoleur. Le scénario et les situations sont écrits au millimètre, évitant tout ennui, toute redite, et clament haut et fort qu’il est possible de rire de tout si c’est bien amené.
MAY I KILL U ? est un des moments forts du festival, offrant un spectacle passionnant et terriblement drôle, pour peu que le spectateur apprécie l’humour très noir. Un excellent film à ne surtout pas rater.

Retrouvez notre couverture du 31ème Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF).


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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