Hallucinations Collectives 2017review

Message from the King

Après avoir reçu un appel à l’aide de sa sœur disparue, Jacob King va la retrouver à Los Angeles avant de repartir sept jours plus tard pour Cape Town en Afrique du Sud.

Avec un court-métrage en Belgique (QUAND ON EST AMOUREUX, C’EST MERVEILLEUX), deux longs-métrages dans les Ardennes (CALVAIRE et ALLELUIA) et un détour dans la jungle thaïlandaise avec VINYAN, Fabrice du Welz explore les liens entre l’amour et la folie, le premier entraînant le second. Après la désastreuse expérience sur la commande française COLT 45, il part pour la première fois aux États-Unis réaliser un projet de studio.

Los Angeles est une de ces villes énormément filmées au cinéma, n’étant pas seulement un décor mais aussi un personnage. Régulièrement des films traitent particulièrement d’Hollywood, il y a des réalisateurs comme Michael Mann ou Paul Thomas Anderson qui icônisée la ville et aussi des réalisateurs étrangers viennent apporter leurs visions comme le danois Nicolas Winding Refn récemment. La plupart de ces films montrent le lieu comme un endroit à rêves et à succès tout comme une ville à désillusions, et comme une métropole très vivante avec sa population très hétéroclite. On pourrait croire qu’il est difficile d’aborder la ville sous un angle inconnu. Avec MESSAGE FROM THE KING, on plonge dans un quartier résidentiel pauvre et sale avec soirées et drogue avant d’aller dans des coins plus huppés habités par une organisation criminelle avec des soirées d’un autre style. Sur ce Los Angeles on retrouve ce melting-pot américain regroupant toutes origines et toutes classes sociales sur lequel brille un soleil de plomb qui écrase les protagonistes. Toujours en pellicule, Fabrice du Welz sait filmer ses personnages dans un environnement lourd et pesant. MESSAGE FROM THE KING ne déroge pas à la règle. Les couleurs sont chaudes et la lumière forte. En ressortent la crasse des rues et la sueur des peaux. Les personnes autour sont autant de minuscules êtres qui vivent comme ils peuvent sous ce poids.

Venu venger sa sœur, on ne sait rien de plus de Jacob King. On le découvre à la première scène débarquant en ville. Taciturne et n’ayant besoin que d’une chaîne de vélo pour se battre, c’est un véritable personnage de western, un cow-boy solitaire incarné par Chadwick Boseman, qui nous est présenté. Il vient, pose le minimum de questions et reste le plus inexpressif face aux autres. Le jeu tout aussi minimal de l’acteur ne laisse rien découvrir de la personnalité de son personnage. Il intrigue, laisse présager un archétype très répandu au cinéma mais il échappe au cliché grâce à une caractéristique important. Pour ajouter une sous-intrigue, Jacob vient en aide à sa voisine de chambre prostituée et sa fille. En plus de venger sa sœur, il vient au secours de la veuve et l’orphelin comme bon cow-boy qu’il est.

Projeté aux Hallucinations collectives 2017 d’où il a reçu le Grand Prix décerné par le public, MESSAGE FROM THE KING a aussi pour acteur Luke Evans qu’on avait vu à la clôture de l’édition précédente avec HIGH RISE. On pouvait le remarquer par son charisme fort. C’est pareil ici dans le rôle d’un dentiste qui côtoie la politique et le crime organisé à ses fins personnels. Il incarne à merveille cette belle ordure opportuniste. Avec sa carrure, il a un bon profil de requin aux dents longues qui profite de toute occasion pour son propre intérêt. On connaît cet acteur depuis quelques années et on a hâte de voir son évolution prometteuse.

Avec un canevas très simple et déjà fait des centaines et centaines de fois, Fabrice du Welz livre une série B honnête, sachant mettre son style dans un film de studio très classique. On peut y voir une séquence de rêve très inspiré visuellement comme il sait si bien le faire et il nous le prouve une fois de plus, et on peut le voir dans les salles à partir du 10 mai.

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