Mortuary

Un texte signé Dimitri Doradoux

- 2005 - Tobe Hooper
Interprètes : Dan Byrd, Denise Crosby, Alexandra Adi, Courtney Peldon

Ce n’est pas la première fois que Jace Anderson/Adam Gierasch et Tobe Hooper collaborent ensemble. Auparavant, ils s’étaient attelés à Toolbox Murders en 2002, et disons-le tout de suite, Mortuary est dans la même veine que celui-ci : décevant à souhait !
Tout d’abord l’histoire semble simple : après la disparition du père, une famille déménage dans une vieille ville perdue d’Amérique et décide de se reconstruire en reprenant le funérarium local.
Les premières minutes placent le spectateur dans l’ambiance : cela sera un film de famille, en famille et pour la famille ; parce que ce qui va suivre pendant une heure, c’est avant tout l’adaptation de la famille à sa nouvelle vie, à son nouvel environnement…
Et au grand regret des horror fans, on ne voit rien du tout de gore ni de très accrocheur pendant la première heure de film. A part une ombre par-ci par-là qui annonce la présence (un peu prévisible tout de même) d’un méchant être démoniaque. Le seul élément mystérieux du récit est l’étrange herbe noire qui pousse partout dans la maison et qui pourtant ne semble même pas inquiéter la famille !
D’ailleurs rien n’inquiète la vie de cette famille. Leurs “aventures” n’ont rien d’intéressant, si bien que le récit devient long. Il est dommage que le montage ne fasse pas preuve de dynamisme, ce qui aurait pu relever le rythme général et tirer le film vers le haut car même l’action s’enlise dans une lenteur palpable.
Il est vrai que certains personnages relèvent le tout, comme le jeune Jonathan et sa copine Liz, qui avouons-le, sont différents des stéréotypes que l’on nous sert habituellement. Malheureusement ils ne suffisent pas à susciter l’identification, donc l’intérêt du spectateur.
Des passages sont toutefois mémorables : le policier et sa théorie du “Graveyard Babies”. Une séquence est même digne du nanar lorsque les jeunes fument un joint et qu’ils tentent de le cacher… un pur bonheur !
Ce n’est qu’après l’heure de mise en bouche que l’on a droit à notre dose d’horreur et c’est avec la meilleure séquence que tout commence. En effet, celle du repas flippant reste de loin la plus belle. Ici Tobe Hooper use de ses outils, ceux qu’il a déjà utilisés ailleurs et qui ont fait de lui un maître du genre. Lorsque la figure matriarcale devient folle et n’hésite pas à utiliser un couteau à viande sur les jeunes, c’est du pur bonheur ! Cette scène fait d’ailleurs preuve d’un réel esthétisme, que ce soit dans l’horreur à l’état brut ou dans les décors sombres. Même la lumière est utilisée à bon escient et devient un personnage en tant que tel tant sa présence est importante !
Mais le soufflet retombe vite. L’apparition des “zombies” ressuscités par l’essence noire provenant du sol empoisonné éveille peu d’intérêt. Ces derniers ne font rien de mal à part courir après la bande de jeunes. Hooper fait dans le gore “light”, et seul un bras transperçant un corps choque les yeux des moins avertis ! Cependant, ces dernières minutes de film sont tout de même jouissives, les zombies assurent leur rôle et la poursuite des jeunes est entraînante !
On est donc loin de l’horreur choquante de The Texas Chainsaw Massacre ou du brio de mise en scène de Poltergeist. Tobe Hooper semble avoir perdu l’inspiration. Avec Mortuary, il déçoit une nouvelle fois. Néanmoins, un tel génie de l’horreur ne peut pas cesser de créer alors attendons de pied ferme son prochain projet qui pour le moment reste secret et qui ne porte pas encore de titre.


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- Article rédigé par : Dimitri Doradoux

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