retrospective

Murders in the rue Morgue

Dans le Paris du début du siècle, au cours d’une fête foraine, des passants sont intrigués par une affiche représentant un singe qui parle. Sous le chapiteau, le Dr Mirakle (Bela Lugosi) n’a pas peur de bousculer les principes de son auditoire. Il annonce fièrement aux gens présents qu’il espère bien réussir à mélanger le sang d’un homme et celui de son singe avec lequel il parvient déjà à entretenir des conversations. Le problème est qu’il n’est pas facile de trouver un sang humain suffisamment pur pour être mélangé à celui d’un singe…
Malgré une scène plutôt choquante (la découverte d’un cadavre suspendu par les pieds derrière un placard), une interprétation convaincante de Bela Lugosi et un scénario plutôt rigolo vu d’un œil contemporain, MURDERS IN THE RUE MORGUE vaut principalement pour son atmosphère. Atmosphère purement cauchemardesque due à des décors incroyables et grandioses parfaitement mis en valeur par des éclairages très soignés. Les passages dans la morgue ou encore dans le « laboratoire » du Dr Mirakle sont superbes. Leur immensité (on a l’impression que leur hauteur est infinie) accentue l’impression d’être au beau milieu d’un cauchemar. Il se dégage du film une impression profondément inquiétante, comme si l’aura du Dr Mirakle envahissait tout.
D’autres séquences sont également surprenantes. On pense à celle où la caméra est attachée à une balançoire pendant que l’héroïne est en train d’en faire. L’effet est étourdissant mais surtout étonnant. On a l’impression que cet effet est moderne, pourtant…
La grande scène du film reste néanmoins le final avec une course sur les toits à en rester bouche bée. Ceux qui aiment les plans larges seront ravis… Sur le même plan, on peut admirer les passants en bas des immeubles, les protagonistes se courir après au bord des toits et il y a même un arrière-plan avec le ciel et la ville de Paris qui s’étend. La séquence est réellement splendide.
On remarque également deux scènes purement comiques, intelligemment placées juste avant des passages plus durs, violents. Si ces deux séquences s’avèrent peu importantes pour la compréhension de l’histoire, elles restent malgré tout divertissantes. C’est aussi un moyen de sortir du Fantastique et de l’irréel dans lequel le film baigne continuellement en nous offrant une vision amusée de la vie de l’époque (les différentes nationalités qui cohabitent dans Paris et qui se chamaillent, etc).
Même si le scénario n’impressionne plus personne, MURDERS IN THE RUE MORGUE reste un classique car visuellement splendide et disposant d’une atmosphère cauchemardesque d’école.

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