Un texte signé Philippe Wiedmer

Corée du Sud - 2006 - Son Jae-gon
Titres alternatifs : Dalkom, salbeorhan yeonin
Interprètes : Park Yong-woo, Choi Kang-hee, Jo Eun-ji, Jeong Kyung-ho

asian-scans

My Scary Girl

Professeur d’anglais dans une université de Séoul, Dae-Woo fait la rencontre fortuite d’une bien charmante voisine lors de son emménagement. La petite Mina, lourde d’un passé que l’on ne soupçonne pas, fond devant le charme inattendu de cet empoté de locataire. Seul indice d’une dégradation possible dans cet univers ripoliné, l’amie frivole de Mina.
Pourtant le renversement ne vient pas de celle qui porte sur elle toutes les marques de la mauvaise fille. Mina, aux airs de sainte-nitouche, se laisse aller au romantisme le plus mièvre. C’est de cet être délicat que surgit la surprise. Personne ne sautera de son siège pour autant. Grossièrement téléphonés, les coups de théâtre n’en sont plus vraiment. Amorphe au-delà de ce qui est raisonnable, Dae-Woo doit sa seule originalité à un mal de dos coriace qui le prend lorsqu’il est contrarié. Quant à Mina, elle essaie de faire croire à sa double personnalité, alors que la méchante copine joue celle qui veut tout remettre en ordre et placer chacun devant ses responsabilités.
Entre la vipère sans venin, le professeur mou et l’ingénue transparente, l’ambiance est au calme plat. Les quiproquos possibles n’arrivent jamais, les emportements salutaires à ce genre de face à face non plus. Les efforts consentis pour dynamiser ce petit monde désespèrent de mollesse.
Un enterrement de cadavre pendant la nuit, scène type s’il en est du petit moment de suspense à tendance rigolote, ne sera l’occasion que d’un tour en automobile et d’une discussion sur sa légèreté à gérer ce genre de situation. Témoins curieux, erreurs de parcours, indices oubliés : aucun de ces catalyseurs d’attention ne seront considérés comme dignes d’intérêt. Incessant brassage de genres, le romantisme le dispute au vaudeville, l’humour au suspens.
Bref, dans ce gros mélange inoffensif au pays des intérieurs aseptisés et des gratte-ciels propres comme des sous neufs, difficile de savoir sur quel pied danser. Et ce n’est en tout cas pas grâce à la rengaine du générique de fin, affolante de banalité, qu’il sera possible de prendre position.


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- Article rédigé par : Philippe Wiedmer

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