Night of the Comet

Un texte signé André Quintaine

USA - 1984 - Thom Eberhardt
Interprètes : Robert Beltran, Catherine Mary Stewart, Kelli Maroney, Sharon Farrell, Mary Woronov, Geoffrey Lewis

Alors que tout le monde est dans la rue pour admirer le passage d’une comète dans le ciel, Regina batifole avec son petit ami projectionniste. Le lendemain matin, Regina découvre que la comète a eu un effet secondaire désastreux sur la population. Presque tout le monde est mort, transformé en poussière ! Ceux qui ne sont pas encore réduits en un tas de sable rougeâtre sont désormais des zombies belliqueux. Regina se fraie un passage pour retrouver sa sœur, Samantha, qui, elle non plus, n’a pas été atteinte par la comète.
NIGHT OF THE COMET s’annonce sous les meilleurs auspices avec un scénario qui évoque les films de George A. Romero mais également d’autres, post-apocalyptiques, comme le LAST MAN ON EARTH, version 1964 ou 1970. Nos deux donzelles se retrouvent en effet seules dans un monde qui persiste pourtant à « fonctionner ». Les émissions préenregistrées continuent à être diffusées sur les ondes, les bâtiments et les moyens de locomotions sont restés intacts. Une fois la première pluie a balayée les petits tas de sable, la planète entière est aux mains de Regina et de Samantha. Deux filles qui vont finalement rencontrer un autre survivant du nom de Hector, un beau brun ténébreux.
NIGHT OF THE COMET a donc suffisamment de potentiel pour se transformer en petit bijou de film de SF post-apocalyptique. Pourtant, Thom Eberhardt va suivre une toute autre direction.
Regina et Samantha sont deux donzelles qui n’ont rien d’une Ripley et leurs préoccupations s’articulent principalement autour de deux enjeux essentiels pour elles : faire les courses dans les grands magasins qui sont désormais entièrement en libre service ainsi que de se chamailler pour savoir qui sera l’élue du beau Hector. Le tout est servi avec une ambiance musicale pop années 80 omniprésente.
Dans tout ça, les zombies passent au 3ème, voire 4ème plan. Ils se font rares et représentent une menace toute relative. Le gore est complètement inexistant. La seule vraie menace est représentée par des scientifiques qui veulent mettre la main sur les derniers survivants. Nous n’en dirons pas plus car cet aspect du scénario engendre une jolie surprise vers la fin du métrage. Ce rebondissement est amené suffisamment subtilement de la part du réalisateur pour que l’on puisse affirmer qu’il s’agit là de la grande réussite du métrage, avec la très belle reconstitution d’une ville complètement vidée de sa population.
NIGHT OF THE COMET bénéficie d’un petit statut de film culte. Ce statut provient de ce décalage entre la catastrophe provoquée par le passage de la comète et la réaction de Regina et Samantha. Le film ne dramatise à aucun moment la situation comme si nos deux héroïnes n’avaient pas forcément perdu grand’ chose dans l’affaire. Désormais, elles n’ont plus besoin de perdre leur temps avec un boulot stupide et peuvent faire les courses comme bon le leur semble… Et elles n’ont plus à endurer non plus leur belle mère acariâtre.
NIGHT OF THE COMET est fun et plutôt mignon. Il est également très kitsch car très marqué années 80. En ce qui concerne son contenu, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit avant tout d’un film pour gonzesses. Pas de gore, pas de violence, pas de grandes interrogations philosophiques… En revanche, beaucoup de blabla, de shopping et d’histoires de filles autour du seul garçon potable dans le coin.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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