review

Night Skies

Introduit de manière presque solennelle par l’interview télévisée du Sénateur John Mac Cain, NIGHT SKIES se veut le témoignage romancé de phénomènes inquiétants observés par des membres des forces de l’ordre et des milliers de citoyens. C’est dans la nuit du 13 mars 1997 qu’ont été signalées des apparitions lumineuses. La suite de l’aventure se base sur l’enregistrement d’un témoin durant la thérapie qui suivit cette nuit tragique. Le sérieux de l’entreprise ne durera pas longtemps. Trois tableaux principaux vont alors s’enchaîner comme trois gros pétards mouillés. Petite réserve pour la scène centrale, qui malgré des recettes éculées, saura maintenir le suspens tant annoncé par les intertitres d’ouverture.
Cinq représentants d’une jeunesse insouciante profitent de la grandeur sans fin du territoire de l’Oncle Sam pour y faire ce que ce pays industrialisé est le seul à pouvoir encore offrir à des voyageurs: se perdre dans le désert malgré une carte routière. Sagement distribués pour une suite sans histoire, deux couples et une allumeuse traversent l’Arizona dans un bus dont le confort ferait pâlir plus d’un joueur de pétanque du camping des Flots Bleus. De discussions d’ados en petites siestes cauchemardesques, la troupe suit son bonhomme de chemin bien loin d’imaginer que les sept lumières célestes joliment ordonnées leur causeront quelques soucis. Un accident sans gravité tourne mal et les ennuis commencent. Le premier tableau prend fin. Alternant sept points lumineux dans le ciel et des intérieurs de bus dans une ambiance très bavarde, il n’aura été que frustration et ennui. Beaucoup de blabla que ne viendra même pas relever la « sexy touch » propre à ce genre d’équipée jeune et creuse.
La présence extra-terrestre va se faire plus pressante. Du moins, c’est ce qu’il est possible d’imaginer entre l’insistance à montrer des lumières célestes et des bruits suspects. Apparitions furtives, raids éclairs dans la forêt proche du van, le film s’emballe alors un peu et il vrai que la tension provoquée par des jeux de cache-cache ne fonctionne pas si mal. La science-fiction tourne à la course-poursuite, dans le pire des cas au slasher. Peu importe, le rythme est là, enfin, et ce n’est pas le moment de faire la fine bouche. Le deuxième tableau s’achève dans une vieille remise à outils, refuge fatal et classique des deux rescapés.
Le dernier tableau, tout de même fort surprenant car inattendu, sera l’occasion d’une plongée dans une caverne de choucroute multicolore. A la fois cocon qui emprisonne et décoration murale, ce magma caoutchouteux assiste deux extra-terrestres qui n’ont pas l’air de rigoler. Imperturbables, ils se livrent à quelques expériences sur les deux malheureux terriens. Jouant la carte du témoignage, rien ne sera dit sur les objectifs de ces mystérieux hommes de l’espace qui n’ouvriront pas une fois le bec.
Un seul en réchappera, et dans un triste état. Plongé dans une catatonie presque complète, il mettra plus d’un an à s’en sortir. C’est sur ce nouvel intertitre que s’achève cette aventure fauchée qui ne s’assume pas. Le gouffre entre la prétention d’une histoire basée sur des rapports scientifiques et militaires et sa mise en œuvre qui passe de la comédie d’ado au grand guignol reste le point faible majeur de NIGHT SKIES.

Share via
Copy link