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Ninja Pussy Cat

Au 16ème siècle, dans un Japon déchiré par les guerres civiles, la jeune ninja Kaede tente de faire la lumière sur la descendance du shogun. Cette mission sera pavée de souffrances et d’humiliations sexuelles pour elle et ses proches.

Le cinéma érotique japonais, ou pinku eiga, recèle un nombre colossal d’œuvres passionnantes. Mis en avant par certains festivals et éditeurs dvd, le pinku jouit (si l’on peut dire) d’une réputation souvent flatteuse grâce à la qualité des scénarios et des mises en scène, et à la multiplicité des thèmes abordés. Si la continuité peut sembler inexistante entre le comique et science-fictionnel DEEP CONTACT, le dépressif EMPTY ROOM et le malsain RAW SUMMER, on retrouve dans ces films une volonté commune d’offrir au public mâle un spectacle flattant à la fois son entre-jambe et son intellect, un spectacle où l’érotomane est tout aussi repu que le spectateur lambda s’intéressant au cinéma japonais (et aux petites culottes, ne soyons pas trop malhonnête non plus !). NINJA PUSSY CAT s’inscrit dans ce fourre-tout du pinku, mais n’en représente pas un exemple glorieux, la faute d’abord à un budget riquiqui.

Il ne faut pas plus de trois minutes de film pour que la faiblesse des moyens engagés nous saute aux yeux (et au caleçon). Des décors quelconques, répétitifs et vides, des costumes sans éclat qui semblent avoir été achetés d’occaz dans une brocante miteuse de Tokyo, et une absence quasi totale de plan d’ensemble vont nous accompagner tout au long de ce NINJA PUSSY CAT dont la reconstitution historique est affreusement cheap. Seule la musique, aux accents traditionnels, permet de croire en un univers fictionnel ancien, empreint de mystères et de bondage raffiné, mais elle ne suffit pas à pallier la maigreur du budget et l’artificialité de ce Japon « féodal ».

Le manque de moyen se ressent également lors des combats entre ninjas. Heureusement peu nombreux, ils constituent de grands moments dans le genre « affrontements mous du genou chorégraphiés avec les pieds ». Les coups portés sont lents, les mouvements prévisibles et jamais exaltants, à tel point que l’on se croirait devant l’un de ces inénarrables nanars américains des années 1980 où les ninjas cabotins pullulaient pour le grand désespoir des amoureux du bon goût et de la savate bien placée. Mais tout cela est presque secondaire : certes, NINJA PUSSY CAT est affligeant dans sa reconstitution historique et ses scènes d’action, mais qu’en est-il du sexe ? Eh bien, de ce côté-là aussi, c’est la débandade.

Les scènes érotiques dans ce film, à quelques exceptions près, ne servent à rien dans la progression de l’intrigue. Evidemment, cette remarque peut sembler naïve aux yeux des spectatrices (et des spectateurs fayots) pour qui le cinéma érotique et pornographique ne fait qu’offrir aux pervers que nous sommes des scénarios risibles, écrits à la va-vite sur une feuille de Lotus, et prétextes à une accumulation de scènes de cul dont l’intérêt narratif est proche du zéro absolu. Une infinité de films érotiques/pornos fonctionnent ainsi, mais l’une des forces du pinku a toujours été d’inscrire les scènes de sexe dans une trame narrative passionnante, et de donner par là même aux différents ébats une force dramatique certaine. NINJA PUSSY CAT quant à lui accumule les coïts inutiles pour l’histoire, étire les scènes jusqu’à l’ennui, à tel point que l’on se surprend à préférer les dialogues aux scènes de cul. Un comble pour un film qui s’intitule NINJA PUSSY CAT.

Le tableau n’est cependant pas aussi noir qu’il semble l’être. Film japonais oblige, NINJA PUSSY CAT recèle son lot de bizarreries et de situations « n’importe quoi ». Entre l’héroïne qui ne trouve rien de mieux à faire que de se masturber alors qu’elle est faite prisonnière, son viol lesbien sur fond d’apprentissage guerrier et l’utilisation d’un sabre comme godemichet (attention à ne pas se tromper de côté), le film ravira les amateurs de perversions autant qu’il affligera les amoureux de la bienséance. A cette liste non exhaustive, ajoutons que NINJA PUSSY CAT met régulièrement en scène des « attaques sexuelles » affublées de noms aussi poétiques qu’improbables : le « Venus Fly Trap », ou comment le sexe d’une femme peut se transformer en une tenaille capable d’infliger de sacrés bleus aux doigts et d’émasculer le plus endurant des hommes ; le « Honeypot Hell », ou comment se servir de son vagin comme d’un aspirateur surpuissant (pratique quand on veut faire le ménage rapidos). Ces moments potaches sauvent le film du naufrage en introduisant, dans un récit léthargique, des éclats de folie et de grotesque. C’est peu, mais il faudra s’en contenter.

NINJA PUSSY CAT est globalement un film très moyen, réservé aux fans de pinku eiga en manque de japonaises soumises. Risible dans son historiographie et ses combats, chiant dans ses scènes érotiques, le film ne rend pas hommage au « fantasme de la femme ninja », et on lui préfèrera dans le même style le délirant KUNOICHI LADY NINJA ou la série vidéoludique Soulcalibur avec sa ninja Taki, dont la forte poitrine de synthèse à la délicieuse tendance à bouger après chaque coup donné. Personnages inintéressants, rythme proche de celui d’un comateux sous morphine, méchant aussi charismatique qu’une tranche de pain de mie : NINJA PUSSY CAT, c’est tout cela, et bien moins encore.

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