Un texte signé Dimitri Doradoux

USA - 1982 - Tom Mcloughlin
Titres alternatifs : One Dark Night
Interprètes : Julie Wells, Melissa Newman, Robin Evans, Elizabeth Daily

retrospective

Nuit Noire

ONE DARK NIGHT marque le début de la carrière de Tom Mcloughlin dans le cinéma d’horreur. Trois ans plus tard, il réalise VENDREDI 13, CHAPITRE VI : JASON LE MORT-VIVANT et participe à la création des deux séries télévisées FRIDAY THE 13TH et FREDDY’S NIGHTMARE… deux séries qui mettent en scène les monstres Jason et Freddy.
Le principe de One dark night est simple : Julie doit passer une nuit entière dans un funérarium pour pouvoir devenir membre des “Sisters”, le groupe de filles le plus en vogue du lycée. Et comme le titre le laisse présager, la soirée d’intégration va mal tourner. C’est la colère de Raymar, un mort ayant des pouvoirs télékinésiques, que les jeunes filles vont provoquer. Comme tout bon film de teens américains, on nous sert des stéréotypes avec Julie, la prude jeune fille victime de ses “amies”, la bimbo blonde, la nunuche (qui ne cesse de mâchouiller une brosse à dents) et le beau gosse de service. Le spectateur se retrouve donc à suivre les pérégrinations maladroites de ces jeunes dont les soucis principaux sont leurs histoires d’amour et la fumette (enfin, la cigarette). Ces futilités se révèlent être rapidement un handicap pour le film car l’histoire des “Sisters” prend le pas sur l’horreur. Les personnages suffisent à créer un effet de déjà-vu et cantonnent le film dans un genre “horror for teens” que le réalisateur tentera tant bien que mal de casser au fur et à mesure du film. Comme dans Halloween ou Vendredi 13, ceux qui baisent ou fument, meurent et One dark night nous incite à rester de bons enfants. En effet, Lorsque Raymar s’apprête à déverser sa colère, Julie prie pour le salut de Dieu alors que les autres jeunes filles fument des cigarettes ! Devinez qui restera en vie…
Tom Mcloughlin aborde de façon intéressante l’ambivalence de la religion. Ce qui découle de la foi devrait être la paix et le respect de l’autre. Et pourtant le réalisateur nous montre des personnages (Julie et Olivia) ancrés dans le sectarisme religieux. Car en rejetant Raymar, qui était un être humain doué de pouvoirs paranormaux, elle (la religion) rejette tout ce qui défit les lois de Dieu, donc tout ce qui met en doute la présence de Dieu.
Il faut souligner le pari risqué que prend Mcloughin en créant avec Raymar un tout nouveau genre de monstre, un mort-vivant doué de télékinésie. En outre, cet être maléfique n’apparaît à aucun moment pendant la première heure du film. Raymar interagit avec le monde grâce à ses pouvoirs télékinésiques mais sans se montrer. Aucun des personnages ne sait à quoi il est confronté, et pourtant, la présence maléfique de Raymar se fait ressentir. C’est de là que réside une certaine angoisse qui se dégage du film lors de sa première partie.
Malheureusement l’apparition attendue de Raymar fait plus penser à une Horror Puppets Party du Muppets Show qu’à un film d’horreur. Tout aussi décevante est l’attaque entreprise par l’armée des morts-vivants réveillés chacun leur tour par Raymar dans le funérarium. Malgré des maquillages très gores, ce ne sont finalement que des marionnettes qui volent et taclent les jeunes ! L’apogée dans l’Horreur est loin d’être atteinte.
One dark night reste donc un film d’angoisse un peu décevant dans l’ensemble. Pour vraiment l’apprécier, c’est plutôt vers le personnage de Raymar qu’il faut se tourner et la façon dont Tom Mcloughlin a voulu traiter son histoire.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Dimitri Doradoux

- Ses films préférés :

Share via
Copy link