Numéro Quatre

Un texte signé Yannik Vanesse

Etats-Unis - 2011 - D.J. Caruso
Titres alternatifs : I am Number Four
Interprètes : Alex Pettyfer, Timothy Olyphant, Teresa Palmer, Kevin Durand

Quelques gentils extraterrestres se cachent sur Terre. Neuf d’entre eux, en grandissant, développent des pouvoirs extraordinaires. Mais des méchants extraterrestres veulent tous les éradiquer pour de bon, et ce, dans un ordre précis. Notre héros est le Numéro Quatre sur la liste. Et quand il perçoit la mort de Numéro Trois, il fuit une fois de plus. Mais, alors qu’il s’adapte à son nouveau lycée, développe sa puissance, tombe amoureux et lutte contre la jalousie du chef du lycée, ses ennemis arrivent et il n’a pas d’autre choix que de se battre, aidé par quelques camarades.
Avant d’être un film, NumÉro 4 est un livre, I am Number Four, écrit par Pittacus Lore (un pseudonyme derrière lequel se cachent James Frey et Jobie Hughes). Il s’agit du premier tome d’une série de science-fiction pour adolescents. D’ailleurs, la fin ouverte du film laisse à penser que les producteurs souhaitent eux aussi créer une franchise. En effet, le succès des films du SEIGNEUR DES ANNEAUX et ceux du magicien en herbe HARRY POTTER a laissé nombre de producteurs rêveurs, tant et si bien que beaucoup essaient, en adaptant des franchises fantastiques, de s’approcher des chiffres faramineux engrangés par ces métrages. NARNIA ou A LA CROISEE DES MONDES en sont de bons exemples.
C’est D.J. Caruso qui se charge de réaliser cette nouvelle tentative. Si l’homme n’a pas une filmographie impressionnante et s’il n’a réalisé aucun chef d’œuvre, certains de ses films, comme PARANOIAK, démontrent qu’il est un artisan honnête et efficace. PARANOIAK n’était pas vraiment à la hauteur et l’histoire n’apportait rien d’original. Cependant, l’efficacité et la tension disparaissaient rarement de l’écran.
Pour son NUMERO QUATRE, il demande à Alex Pettyfer de tenir le rôle titre. Ce dernier n’en est pas à son premier film fantastique pour teenagers (ALEX RIDER, c’est lui) et est assez à l’aise dans le rôle de cet adolescent super-héros et beau gosse. Pour incarner le chef des méchants extraterrestres, Caruso sollicite Kevin Durand, qui incarnait déjà le méchant de LEGION.
L’efficacité du réalisateur est perceptible dès la première scène. Après un générique vraiment sinistre, nous arrivons dans une cabane isolée en pleine jungle. C’est là qu’une étrange créature attaquera deux jeunes garçons – Numéro Trois et son protecteur – et, au terme d’une haletante course-poursuite, les tuera. D’excellents effets spéciaux et une scène très tendue augurent un divertissement des plus intéressants. Hélas, seules les dix dernières minutes retrouveront cette efficacité.
Après la mort de Numéro Trois, le spectateur fait la connaissance du héros, l’archétype du beau gosse gentil, sur fond de musique pour jeunes. Notre héros est musclé, sexy, blond, défend le jeune martyrisé de sa classe et est doué en sport. La demoiselle qui va voler le cœur de notre héros est elle aussi blonde, sexy, sans le moindre défaut. Le vil footballeur bas du front qui martyrise le premier de la classe et en veut au héros de lui voler son ex-petite amie se révélera en fait être un gentil aussi. C’est d’ailleurs l’un des plus gros problèmes du film. Tout y est lisse, gentil, propre. Par contre, les Mogadoriens (les extraterrestres voulant tuer le héros) sont, quant à eux, vraiment méchants. Ils ont un look gothique très Marylin Manson, font le mal par simple plaisir et ne veulent même pas coloniser, ils ne cherchent que la destruction. Ce côté très manichéen est bien dommage, de même que cette voix-off qui, après moins de dix minutes de film, explique tous les tenants et aboutissants de l’histoire. Ainsi le spectateur se dit qu’il n’aura aucune surprise, sachant à peu près tout ce qu’il y a à savoir. Et, effectivement, le métrage se pose sur ses rails bien droits et prend son rythme de croisière. Le héros s’adapte à son nouveau lycée, drague la fille de son cœur, se la joue un peu rebelle, bref, il ne se passe pas grand-chose. Cependant, même si on attend le combat final avec impatience, on ne s’ennuie pas du tout car les personnages sont attachants, les acteurs pas mauvais et, comme précisé, les effets spéciaux digitaux vraiment très bons.
Et heureusement, la lutte finale, quand elle survient enfin, n’est pas expédiée rapidement et proprement. En effet, on retrouve-là une certaine efficacité, une tension et une intéressante touche de démesure. Et, s’il manque des éléments d’explication – qui apparaîtront sans doute dans la suite si elle voit le jour – ce produit, clairement tourné pour les adolescents, plaira au public visé. Ce dernier aimera s’imaginer dans la peau de ce jeune homme investi de pouvoirs immenses luttant contre de vils mécréants inter-galactiques tout en prenant le cœur de la plus jolie fille du lycée.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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