Offscreen 2013 – enfin la programmation

Un texte signé Philippe Delvaux

Ça y est, la programmation du prochain festival Offscreen est en ligne. Pour les distraits, Offscreen est cet imparable festival bruxellois de cinéma de genre ou du moins situé hors des sentiers rebattus de la distribution classique.

Au fil de ses riches précédentes éditions, Offscreen a ravi nos mirettes avec de superbes thématiques sur les westerns italiens, sur les nanars en 3D ou la SF improbables des pays du bloc communiste, pour ne citer que ces trois grands moments.

L’édition 2013 ne faillit pas à la traditionnelle exigence des programmateurs et nous propose un festival qui conduira tout sueurfroidiste qui se respecte à l’orgasme cinéphilique.

Jugez du peu :
-Une rétrospective John Waters… EN PRESENCE DU MAITRE HIMSELF. L’occasion donc de revoir ses plus grands classiques sur grand écran. John Waters se produira sur scène dans un one-man-show hilarant et bien entendu « non-censuré ». On pourra également redécouvrir POLYESTER dans les conditions d’époque, c’est-à-dire en Odorama ! Une conférence s’attardera à la figure de Divine, égérie des premiers John Waters, de même que I AM DIVINE, un documentaire tout à sa gloire.
-Pour prolonger le plaisir, John Waters a sélectionné cinq films trash : TWO MOON JUNCTION, FUEGO, KITTEN WITH A WHIP, SLEEPING DOGS LIE, BOOM!, présentés à la Cinematek.
-Et pour enfoncer le clou, Offscreen larde la programmation John Waters d’une riche thema « Camp & Trash » qui revisite les deux adjectifs au long d’une douzaine de métrages, évoluant entre BLOOD FEAST, BLOODSUCKING FREAKS, SUPERVIXENS, GLEN OR GLENDA ou… FLASH GORDON
-Les festivals de genre permettent de remettre en lumière, et parfois de réévaluer, des cinéastes qui n’ont pas encore les honneurs du « culte » qui nimbe certains de leurs confrères. José Ramón Larraz a beau se prévaloir d’une carrière de plus de 20 ans, ses films semblaient un peu oubliés jusqu’à ce qu’Offscreen s’en offusque et ne débusque pour notre plus grand plaisir VAMPYRES, SCREAM… AND DIE (CRIE ET MEURS) et SYMPTOMS, tous de 1974.
-La Nikkatsu fête ses 100 ans, Offscreen lui déroule le tapis rouge pour une dizaine de pépites permettant de voir ou revoir des Seijun Suzuki (LA BARRIERE DE LA CHAIR, YOUTH OF THE BEAST, BRANDED TO KILL); deux Roman porno, utile complément à la rétrospective de l’Etrange festival d’il y a quelques années; et quelques autres belles raretés : A COLT IS MY PASSPORT, présenté comme un des meilleurs films de yakuza des années soixante (et évidemment avec Joe Sishido), RETALIATION, autre film de Yakuza est un Hasebe d’avant sa reconversion dans le Roman Porno; THE WARPED ONES (Koreyoshi Kurahara , 1960) nous fait remonter jusqu’aux débuts de la Nouvelle Vague japonaise et est présenté comme un classique amoral, anarchique et nihiliste ; ce qui devrait nous rapprocher de son contemporain PIGS AND BATTLESHIPS (Shohei Imamura, 1960) dont on nous vante l’inoubliable final.
-Et le cochon qui sommeille en nous inscrira à son agenda la rencontre avec Jasper Sharp, fin connaisseur du cinéma japonais et qui signa naguère la bible anglophone du ciné érotique japonais : Behind the pink curtain
-Offscreen présente également traditionnellement une série de productions inédites en Belgique : EEGA (le méga hit bollywoodien), BULLET COLLECTOR (dont se souviennent certainement les spectateurs de l’Etrange festival 2012), le cronebergien ERRORS OF THE HUMAN BODY, l’exposition de pénis de THE FINAL MEMBER et un SADOURNI’S BUTTERFLY qui ravira les fétichistes et les amateurs de nains violents.
-Enfin, n’oublions pas la séance des courts, celle de l’animatrice Martha Colburn, un live soundtrack d’Igor et Ivan Buharov et une programmation de vieux films d’animation pour nos têtes blondes
L’ouverture se fera sur le très beau et ultra référentiel BERBERIAN SOUND STUDIO, la clôture reste dans la cinéphilie pure et dure avec ROOM 237, le documentaire analytique du SHINNING de Stanley Kubrick

Alors, c’est pas le bonheur, ça ?

Quand : du 6 au 24/3 (avec prolongation le 29/3 par un « B-Z » à la Cinematek)
Où : Bruxelles (Nova, Cinematek, Rits, Bozar) et, en décrochage, à Courtrai, Gand et Anvers

Et pour vous donner envie, quelques critiques de films programmés à Offscreen 2013:

Cliquez ici pour lire l’article sur DEADLY WEAPONS

Cliquez ici pour lire l’article sur THE BULLET COLLECTOR

Cliquez ici pour lire l’article sur FUEGO

Cliquez ici pour lire l’article sur BERBERIAN SOUND STUDIO


- Article rédigé par : Philippe Delvaux

- Ses films préférés :


=> Pour prolonger votre lecture, nous vous proposons ce lien.
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