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Offscreen 2014 – la programmation est en ligne

Ça y est le banquet déviant de l’Offscreen festival s’annonce. L’orgie cinéphile servant son ambroisie aux décadents de la toile fait les délices des passionnés, des curieux et des archéologues du film rare ou disparu.
La programmation du plus bizarre des festivals belges a donc été révélée et, comme d’habitude, on est submergé par l’abondance et la générosité des nombreuses thématiques.

Bon, tempérons un instant notre enthousiasme pour décrypter le copieux menu.
-L’ouverture est offerte à L’ETRANGE LUEUR DES LARMES DE TON CORPS, qui termine sa tournée des festivals et entame sa carrière en salle classique. L’amateur de films hors normes ne peut qu’attendre avec la plus vive impatience le successeur du chef d’œuvre absolu AMER.
-L’Offscreenings, qui regroupe des inédits récents et des avant-premières (belges) privilégiant le travail de réalisateurs indépendants et non conformistes, n’est pas en reste. On y croise la crème du cinéma festivalier de ces derniers mois : BLUE RUIN (Jeremy Saulnier), A FIELD IN ENGLAND (Ben Weathley qui a mangé du champignon hallucinogène), WHY DON’T YOU PLAY IN HELL (Sono Sion en pleine forme… comme d’habitude), HER (le retour de Spike Jonze), LES RENCONTRES D’APRES-MINUIT (un ovni sorti en France en novembre 2013), CONSUMING SPIRIT (de l’animation indé américaine, également programmée au même moment au festival Anima), NUMBER 10 BLUES – GOODBYE SAÏGON (intrigante finalisation d’un film abandonné il y a plus de trente ans), COMPUTER CHESS (présenté comme un « délire hypster à la fois austère et décontracté ») et enfin R100 d’Hitoshi Matsumoto (l’auteur du complètement frappadingue SYMBOL ou encore de BIG MAN IN JAPAN), avec l’acteur d’ICHI THE KILLER et qui place son intrigue dans le monde des dominatrices.
Offscreen s’est toujours signalé par son travail d’exhumation de pépites, cultes parfois, oubliées le plus souvent. 2014 ne dérogera pas à la règle avec :
-Un focus Radley Metzger : le grand maitre du cinéma érotico-porno viendra en personne présenter CAMILLE 2000, SCORE, THE PRIVATE AFTERNOON OF PAMELA MANN, THE LIQUERISH QUARTET, THE IMAGE (oui, l’adaptation du roman SM de Jean de Berg) et le fameux THE OPENING OF MISTY BEETHOVEN, le tout augmenté d’une masterclass de Radley Metzger himself.
-Martine Beswick, déjà honorée par l’Etrange 2013, le sera à nouveau par Offscreen 2014, qui présentera, mais sans doute pas en petite tenue, SLAVE GIRL, ON MILLION YEARS BC, et DOCTEUR JEKKYL & SISTER HYDE
-Robin Hardy viendra présenter son montage du culte THE WICKER MAN. Invisible jusqu’à très récemment, ce director’s cut est donc très attendu !
-Deux live soundtracks se penchent sur les origines du cinéma, à l’époque où il était toujours sonorisé en direct. Le premier nous fait redécouvrir Segundo de Chomon, rival espagnol de Méliès, le second permettra aux amateurs de westerns de se pencher sur les premiers balbutiements du genre : des westerns français d’avant-guerre… et on parle ici de la première guerre mondiale !
-Le mangaka Gisaburo Sugii est un grand maitre de l’animation. L’année dernière le BIFFF avait programmé THE LIFE OF GUSKOU BUDORI , repris par Paris cinema en juillet. Au milieu des années ’90, il signe STREET FIGHTER II. Mais plus récemment, c’est encore son ONE STORMY NIGHT qui aura eu la meilleure exposition pour le public français, le film ayant été édité en dvd… et chroniqué sur Sueurs Froides. Offscreen porte quant à lui son attention sur les autres pans de la carrière du réalisateur : LA BELLADONE DE LA TRISTESSE, qui après des années de quasi invisibilité fait le tour des festivals et pour lequel Gisaburo Sugii officia comme chef de l’animation, NIGHT ON THE GALACTIC RAILROAD et THE TALE OF GENJI, considérés comme pièces maitresses de la filmographie de Sugii. Enfin, un documentaire permettra de mieux nous familiariser avec l’ensemble de sa carrière.
-Et enfin, le focus le plus important de cette programmation s’attarde sur l’Angleterre. D’une part par une belle rétrospective Ken Russel (1927-2011). S’il est difficile d’offrir une intégrale du prolifique réalisateur, Offscreen a cependant réuni l’essentiel : tous les films de la période 1969-1988, la plus féconde, augmenté d’une sélection de ses travaux télévisés des années ’60, le tout encadré par une conférence étendue sur deux jours – il faudra bien ça ! Bien entendu, la très recherchée version non censurée des DIABLES est de la partie.
-Et d’autre part, par un ensemble de productions anglaises toutes plus barrées les unes que les autres et regroupées sous le titre bien trouvé de « Mind the gap » : RAW MEAT, VILLAGE OF THE DAMNED (non, pas la version de Carpenter, celle de Wolf Rilla, 1960), THE DAMNED, BUNNY LAKE IS MISSING, THE RECKONING, THE SQUEEZE, PSYCHOMANIA, JOURNEY TO THE FAR SIDE OF THE SUN, XTRO, HORROR HOSPITAL (chroniqué sur Sueurs Froides), KILLER’S MOON, THE SHOUT et, le très improbable THE BED SITTING ROOM, croisement de post apocalyptisme et d’humour absurde à la Monty Python.

Bon, logiquement, là, vous êtes tous chauffés à blanc.
Et pour ceux qui ne peuvent venir ou qui veulent prolonger le plaisir, Sueurs Froides sera de la partie pour chroniquer un maximum de films.

Où :
Bruxelles : cinéma Nova, Bozar, Cinematek, Rits
Et si le cœur du festival bat à Bruxelles, Offscreen étend ses ramifications à Gand, Anvers ou même Amsterdam.

Quand :
Du 5 au 23 mars 2014
Prolongation au 28 mars pour certaines décentralisations et pour un dernier Ken Russel, Gothic, programmé au B-Z de la Cinématek

Découvrez déjà nos premières chroniques:

BLUE RUIN

ENGLISH REVOLUTION – A FIELD IN ENGLAND

LA BELLADONE DE LA TRISTESSE

HORROR HOSPITAL

GOTHIC

Et pour s’aventurer un peu plus loin
SYMBOL, précédent film du réalisateur de R100

Stormy Night, précédent film du réalisateur de NIGHT ON THE GALACTIC RAILROAD et THE TALE OF GENJI

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