Offscreen 2018, les premières news

Un texte signé André Quintaine

Premières news du festival déjanté bruxellois. On vous le livre brut de décoffrage démoulé encore chaud du communiqué de presse:

“L’Offscreen Film Festival, rendez-vous annuel des amateurs de cinéma à la marge et de films cultes, ouvrira le mercredi 7 mars avec “Revenge” (NDA: et comme Sueurs Froides est sur la balle, la critique est d’ores et déjà dispo sur le site), un tour de force stylistique doublé d’un spectacle grindhouse sanguinaire. La jeune réalisatrice française Coralie Fargeat s’empare pour son premier film d’un genre d’exloitation hyper-violent, le rape and revenge movie, et y injecte une forte dose de féminisme. Matilda Lutz y interprète la bimbo sexy ultra-cliché qui se transforme en ange de la vengeance que plus rien n’arrêtera, tandis que Kevin Janssens campe un salaud des plus convaincants.

Ce film sera le prélude à trois semaines d’un gueuleton cinéphilique qui se déroulera au Cinéma Nova, Cinematek, Cinema RITCS, Bozar et une série d’autres lieux en dehors de Bruxelles. Plus de soixante longs et une série de courts métrages s’offriront à l’attention du public, s’étalant de classiques du cinéma culte et d’exploitation aux œuvres contemporaines de cinéastes aventureux.

Le programme se divise en plusieurs sections. Les Offscreenings regrouperont cette année pas moins de 15 films cultes de demain, d’œuvres qui nagent à contre-courant du cinéma mainstream. On y retrouvera entre autres “A Ghost Story”, une émouvante histoire de fantômes de David Lowery (oui,oui, déjà chroniqué sur Sueurs Froides) ; le lo-fi science fiction “The Endless” (yep, on vous en parle sur Sueurs Froidse) ; la satire sociale finnoise à l’esthétique grungy 70’s “Euthanizer” ; le lugubre et déstabilisant “Caniba”, le nouveau documentaire des auteurs de “Leviathan” ; la coproduction belgo-luxembourgeoise “Gutland” de Govinda Van Maele, film noir rural qui se transforme en fantastique sombre ; ou encore deux films de prison/boxe : “Brawl In Cell Block 99”, série B brutale du réalisateur de “Bone Tomahawk”, S. Craig Zahler, et “A Prayer Before Dawn”, descente hyperréaliste dans l’enfer de la prison Klong Prem en Thaïlande.

Sous la dénomination Genre Cinema a l’Italiana, nous accueillerons cette année deux réalisateurs qui ont fait les beaux jours de l’Age d’Or du cinéma de genre italien. Enzo G. Castellari (°1938) a acquis ses lettres de noblesse en tournant des westerns spaghetti et a offert avec “Keoma” en 1976 l’un des derniers grands classiques du genre. Mais il restera pour toujours attaché à une série de films policiers violents (les “poliziotteschi”), parmi lesquels des chefs-d’œuvre “pulp” comme ”Street Law” (1973) et “The Big Racket” (1976). Dans les années 80, il a initié la vague de films de SF post-apo à l’italienne avec des plaisirs coupables comme “1990, The Bronx Warriors” et “Escape From The Bronx”.

Le réalisateur Sergio Martino (°1938) est, avec Mario Bava et Dario Argento, l’une des pierres de touche du giallo, thrillers italiens très typés qui se caractérisent par des meurtres brutaux, de l’érotisme, une mise-en-scène et une bande originale stylisées. Entre 1971 et 1973, il a réalisé rien moins que cinq gialli, parmi lesquels le précurseur du slasher “Torso” et le paranoïaque “All The Colors of the Dark” avec sa muse de l’époque, l’actrice Edwige Fenech, dans le rôle principal. Il s’est également fait remarquer en tournant quelques comédies sexy, des films policiers (“The Violent Professionals”, 1973) et un film de cannibales pur porc (“Mountain of the Cannibal God”, 1978).

Hommage sera également rendu à l’un des réalisateurs belges les plus subversifs, Thierry Zéno, décédé en juin dernier. Artiste pluridisciplinaire, il est surtout connu en tant que réalisateur de “Vase de noces” (1974), son seul long métrage de fiction qui n’a toujours rien perdu de sa force provocatrice. Mais il reste pourtant avant tout un documentariste accompli avec des œuvres comme “Des morts” (1976) et “Chronique d’un village tzotzil” (1992). Une rétrospective complète de son œuvre sera programmée à Cinematek, tandis que “Vase de noces” sera projeté à Bozar dans le cadre de “50/50 : Cinquante ans de cinéma belge, Cinquante ans de découvertes”, une initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Une grosse part de notre programme sera accaparée par une large rétrospective thématique, Vampires Suck! Il s’agit d’un sous-genre du cinéma d’horreur usé jusqu’à la corde et au bord de l’anémie, mais Offscreen a évidemment fait le choix des chemins de traverse, avec une sélection de films particuliers qui retournent les conventions du genre et brisent les clichés de la gousse d’ail et du crucifix. Hyper-réaliste (“Martin” de George A. Romero, 1977), moderne (“Let The Right One In” de Tomas Alfredson, 2008), exotique (“Mr. Vampire” de Ricky Lau, 1985), hybride (“Near Dark” de Kathryn Bigelow, 1987), insolite (“Ganja & Hess” de Bill Gunn, 1973) ou complétement barré (le culte “Vampire’s Kiss” avec Nicolas Cage, 1988) : tous adoptent un angle unique à la mythologie vampire.

A côté des sections régulières de notre programme comme Shortscreen (une sélection de courts métrages contemporains) et Cineketje (une sélection de courts métrages pour enfants), nous aurons un petit programme d’hommage à la légende du cinéma d’animation américain Ralph Bakshi, qui trouvera sa place dans une soirée spéciale au Cinéma Nova autour du cinéma d’animation pour un public adulte. Bakshi nous présentera, live via Skype, deux de ses classiques obscènes et controversés “Fritz The Cat” (1972) et “Heavy Traffic” (1973).”

Programmation complète dévoilée dès le 9 février sur le site www.offscreen.be


- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés :


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