On l’appelle Jeeg Robot
Enzo Ceccotti est un criminel de bas étage opérant dans la banlieue romaine. Un jour, fuyant la police, il se jette dans le Tibre et atterrit malencontreusement dans des barils de produits toxiques qui lui donnent des pouvoirs hors du commun. Doté d’une force hors du commun et d’un pouvoir de guérison assez hallucinant, il commence par vouloir en profiter pour commettre des larcins. Mais rapidement, il se retrouve embarqué par une histoire de trafic de drogue ayant mal tourné. Au milieu de cette furie, se trouve Alessia une jeune fille dont les troubles mentaux en font une victime des bas instincts des hommes. A son contact, Enzo commence à ressentir des émotions dont il avait oublié l’existence.
Premier long métrage de Gabriele Mainetti, ON L’APPELLE JEEG ROBOT est un film italien dont le succès a été, en Italie, aussi bien critique que public. Ayant remporté sept David di Donatello, équivalents des Césars, il était temps qu’il arrive chez nous. Il a d’ailleurs remporté le grand prix à l’ETRANGE FESTIVAL.
Film de super héros avant toute chose, ON L’APPELLE JEEG ROBOT amène le genre dans les milieux populaires italiens. Son héros, Enzo, est un petit criminel qui veut tout sauf devenir un héros, évidemment. Et qui dévoile au fil du film une incroyable générosité par moment, et à d’autres fois, une idiotie assez effarante. Face à lui, il y a Fabio dit le « Gitan » qui pourrait bien être l’enfant bâtard de Tony Montana (SCARFACE) et du Joker (BATMAN). Un méchant complètement fou furieux qui ne jure que par les vues youtube et la téléréalité, autant dire, un personnage totalement ancré dans son époque. On pourrait d’ailleurs y voir une manière d’aborder le super héros assez proche de celle de Netflix pour LUKE CAGE ou encore JESSICA JONES.
Et puis, il y a les références au manga JEEG ROBOT de Gō Nagai présent dès le titre évidemment, qui est écrit en japonais d’ailleurs à l’ouverture du film. C’est le personnage haut en couleur de Alessia, seule innocente dans l’histoire d’ailleurs, qui amène la thématique de Jeeg Robot, et surtout du héros. Elle seule voit en Enzo un héros qui doit sauver l’humanité. Enfantine, bien sûr, elle ne songe pas un seul instant à ce qui pourrait lui arriver de mal. Au contraire, elle entre de plein fouet dans la vie de Enzo, y amenant des couleurs, de l’optimisme, de l’amour et bien sûr, la notion de héros et de chevalier.
C’est un film qui s’attarde sur les milieux populaires dont sont issus ses personnages et rend hommage au manga de Gō Nagai, appelé Jeeg Robot en Italie où il a rencontré un très fort succès populaire. Le tout en appartenant au genre du film de super héros. Autant dire que c’est un cocktail étonnant qui donne lieu à une pépite.