Pathology

Un texte signé Éric Peretti

USA - 2008 - Mark Schölermann
Interprètes : Milo Ventimiglia, Michael Weston, Lauren Lee Smith, Alyssa Milano, Johnny Withworth, Mei Melançon, John De Lanci, Keir O’Donnell, Larry Drake, Dan Callahan, Buddy Lewis

Sorte de thriller médical assez glauque, PATHOLOGY ne cherche pourtant pas à surfer sur la vague du torture porn initiée par SAW et HOSTEL en jouant la surenchère de sévices crades, bien qu’il soit relativement impressionnant par moment. Produit avec soins, le film parvient à développer et mener à son terme une histoire intéressante, à partir de personnages peu attachants et d’une situation rocambolesque, tout en la traitant avec un sérieux imperturbable sans jamais chercher à racoler un public friand d’atrocités par un appel du pied ou des clins d’œil complices. Mais à trop vouloir noircir le trait conducteur de son récit, PATHOLOGY a fini par se détacher trop singulièrement de la production horrifique standard pour devenir une curiosité délaissée, donc forcément sympathique à défaut d’être géniale.
Ted Grey est un jeune interne en pathologie à l’avenir plus que prometteur. Fiancé à la belle Gwen Williamson, future avocate à la famille très influente et respectable, il vient d’intégrer l’une des plus prestigieuses facultés de médecine du pays. Fondant de grands espoirs sur lui, le responsable de l’unité de médecine légale lui présente le service et ses futurs collègues. Il fait ainsi la connaissance du brillant et prétentieux docteur Jake Gallo qui lui renvoie immédiatement l’image de sa propre arrogance. Peu apprécié et même craint, Gallo est toujours entouré d’un quator de jeunes prodiges avec lesquels il participe, dans le plus grand secret, à un macabre jeu qui consiste à commettre le meurtre le plus raffiné possible, puis de présenter le corps de la victime aux autres joueurs pour qu’en l’autopsiant, ils tentent de découvrir les mécanismes de la mise à mort et ainsi saluer le génie du criminel. Gallo ne tarde pas à inviter Ted à se joindre à eux, détectant en lui un partenaire de haut niveau qui ne demande qu’à laisser exprimer son côté sombre. Après avoir refusé dans un premier temps, à la fois choqué mais aussi fasciné, Ted se laisse finalement convaincre par la troublante Juliette Bath de commettre lui aussi un crime parfait. Perdant ses inhibitions, il prend goût au jeu et entame une brûlante liaison avec Juliette. Les choses se compliquent alors qu’il prend des vacances pour aller retrouver Gwen et sa famille. Sa fiancée, inquiète devant la mine sinistre de son futur époux, lui annonce qu’elle vient vivre avec lui. Ted décide alors de se reprendre et de quitter le jeu. Mais il est allé trop loin et ni Jake, ni Juliette, ne sont prêts à le laisser partir…
Porté par des personnages qui n’attirent aucune sympathie, ils sont beaux, intelligents et n’ont aucune morale, PATHOLOGY parvient tout de même à accrocher le spectateur au fur et à mesure grâce à son sujet assez original bien que peu crédible. Ted Grey, pourtant définit comme le héros par les conventions, ne vaut guère mieux que ses confrères et ne reste qu’un personnage sans réelle épaisseur. Mais comme le tout est parfaitement emballé avec une mise en scène dynamique, qui évite les effets faciles et un surdécoupage fatiguant, on finit par prendre un certain plaisir à suivre les délires morbides de ces jeunes médecins pathologistes qui, à force de ne côtoyer que des cadavres, ont perdu le respect de la vie. Ajoutons encore de bons effets spéciaux bien réalistes lors des autopsies et une pincée de sexe déviant à base d’un soupçon de nécrophilie et de sadomasochisme, et nous obtenons un petit thriller saignant qui permet de passer un bon moment.
S’ouvrant sur une séquence forte et drôle, Gallo et Juliette manipulent les mâchoires de deux cadavres tout en récitant la fameuse scène orgasmique du restaurant de QUAND HARRY RENCONTRE SALLY, le film se pare d’un final surprenant et réjouissant qui, s’il vient bien confirmer l’aversion que l’on pouvait ressentir envers tous les protagonistes, permet de rester sur une bonne impression.


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- Article rédigé par : Éric Peretti

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