Un texte signé André Quintaine

Corée du Sud - 1999 - Min Byeong-Cheon
Interprètes : Choi Min-Su, Jeong Wu-Seong, Yun Ju-Sang

asian-scans

Phantom the Submarine

Que se passerait-il si l’on mettait un sous-marin nucléaire aux mains d’un fanatique. Les Coréens répondent à la question en s’attaquant à un genre pour lequel on ne peut avoir que de la sympathie : le film de sous-marin. Après le soporifique K19, le plutôt sympa ABÎME, voici donc PHANTOM THE SUBMARINE.

Le Phantom est un sous-marin nucléaire construit secrètement par les Coréens. L’objectif semble être de ne pas se laisser distancer dans une course à l’armement qui oppose les Coréens aux Japonais. D’après des sources issues de l’espionnage, les Japonais seraient en effet en train de construire un sous-marin nucléaire.

A bord du Phantom se trouve un équipage aussi mystérieux que le sous-marin lui-même. Tous les hommes, recrutés par l’armée, sont officiellement morts et il leur a été fermement suggéré d’oublier leur passé. Les photos de famille sont proscrites et les soldats ont échangé leur nom contre un matricule. Une mutinerie a lieu lors d’un exercice. Le capitaine est assassiné et les intentions du nouveau commandant sont loin d’être pacifiques. Grâce aux dix missiles que le Phantom porte dans ses flancs, il a la ferme intention de venger la Corée de plusieurs siècles d’humiliation.

Une chose est sûre, le scénario de PHANTOM ne vole pas très haut. Il ne faut pas chercher une quelconque cohérence dans ce film. On a en effet beaucoup de mal à croire à l’histoire. Comment un tel homme peut avoir seul le pouvoir d’anéantir tout un pays ? Il n’est pas seul dans ce sous-marin et on a du mal à croire que l’équipage ne réagisse pas face à sa folie destructrice. Tout ceci n’est guère crédible, même si le film insiste beaucoup sur l’importance des relations hiérarchiques au sein de l’armée.
Il est donc impératif, pour ne pas gâcher notre plaisir, de ne pas trop s’attacher à cet aspect du scénario car, en dehors de cela, PHANTOM est plutôt réjouissant et n’est pas simplement le divertissement grand public auquel on aurait pu s’attendre.
PHANTOM comporte en effet deux scènes très fortes et particulièrement traumatisantes. La première voit le commandant rechercher la deuxième clé qui lui permettra de déclencher le compte à rebours pour l’envoi des missiles sur le Japon. Il s’avère que l’homme qui détient la clé l’a avalée pour la dissimuler. Pour la récupérer, les mutins décident d’anesthésier le malheureux et de lui ouvrir le ventre. C’est le moment que choisit un sous-marin japonais pour les attaquer. Il n’est alors plus question d’attendre les dix minutes nécessaires à l’anesthésiant pour qu’il fasse son effet… La deuxième scène-clé du film se déroule à la suite de l’attaque du sous-marin japonais. Les Coréens ont réussi à agripper leur ennemi grâce à un filin. Constatant que la coque du navire ennemi possède une moindre capacité de résistance aux grands fonds que le Phantom, le commandant décide alors de couler à pic, entraînant les Japonais dans son sillage jusqu’à ce que leur sous-marin se disloque sous la pression. La séquence est vraiment terrible, d’autant plus que, pour le fun, le commandant fou branche la radio afin que tous entendent les cris de désespoir des Japonais !
Ces deux scènes laissent derrière elles un véritable sentiment d’effroi et se passent de commentaire !

Le reste du film se tient plutôt bien. L’action est assurée par quelques combats entre sous-marins mais il faut dire que les effets sont plutôt basiques. PHANTOM joue plutôt sur les rapports de force entre le méchant et le gentil de service ainsi que sur le suspense latent quant à savoir si le commandant va, oui ou non, accomplir son projet. On ne sait jamais, les Asiatiques sont capables de tout dans leur cinéma !

Si l’on fait exception de son scénario légèrement invraissemblable (enfin, je l’espère !), nul doute que PHANTOM est un divertissement grand public de qualité. On y trouve de l’action, du suspense, de l’émotion et, même de la violence ! Que demander de plus ?


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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