Phone

Un texte signé André Quintaine

Corée du Sud - 2002 - Ahn Byeong-Gi
Interprètes : Ha Ji-Won, Kim Yu-Mia, Choi Wu-Je

PHONE a été annoncé comme le RING made in Korea. Mais avant toute chose, on constate surtout que PHONE n’existerait pas sans le film de Hideo Nakata ! PHONE cumule en effet les points communs avec RING. Il suffit de remplacer les vidéos maudites par le téléphone portable pour deviner, en gros, de quoi il retourne dans ce film.

Une jeune femme, journaliste, reçoit d’étranges coups de fil. Au départ, elle pense qu’ils proviennent d’un homme qui essaye de l’intimider à la suite d’une série d’articles compromettants qu’elle a rédigée. Mais ses inquiétudes augmentent lorsqu’un jour, la petite fille d’une amie répond à sa place au téléphone. Dès lors, la gamine change de comportement. Elle commence à répondre à sa mère et à développer un intérêt tout particulier à son père. Un psychologue explique aux parents qu’il s’agit d’une phase normale à cet âge : elle est amoureuse de son père. Mais les évènements vont devenir de plus en plus dramatiques et surnaturels. Outre quelques scènes chocs, la grande singularité de PHONE est sans nul doute la gamine dont le jeu laisse pantois. Il est très rare de voir des enfants jouer des rôles aussi perturbants. L’enfant est tout à fait crédible et assure des moments intenses. Le passage où elle a les yeux révulsés s’avère particulièrement étonnant. La jeune actrice remplit parfaitement son rôle et pique même la vedette aux autres membres du casting car finalement sa prestation y est pour beaucoup dans l’atmosphère lourde qui se dégage du film.
On regrettera néanmoins que PHONE, tout comme bon nombre de produits actuels, abuse d’effets sonores fracassants pour tenter d’effrayer le spectateur. Une nouvelle fois, ces effets sont rarement justifiés si ce n’est pour sortir le spectateur de la somnolence. PHONE est en effet légèrement rébarbatif par moment et les coups de fil inquiétants deviennent vite redondants.

Heureusement, le film se rattrape largement lors de son final. La révélation du pourquoi du comment est plutôt bien trouvée. Elle est en fait surtout très bien amenée et réellement effrayante, cette fois-ci ! Encore plus qu’auparavant, ce final rappelle énormément RING. Mais PHONE ne plagie jamais son modèle. Malgré les similitudes certaines avec RING, PHONE, n’est pas un mauvais film. Il ne tient naturellement pas la comparaison avec le chef-d’œuvre de Nakata, mais il réussit à transcender ses influences et s’avère finalement être un sous-produit de choix. Il ne faut pas s’attendre à un grand film de terreur mais PHONE réussit à détourner l’intrigue de son modèle pour donner quelque chose de suffisamment nouveau. Grâce également à une réalisation efficace, PHONE s’avère être un démarquage honnête de RING.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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