retrospective

Piranha

Un couple de jeunes gens disparaît, dans un coin de campagne reculé, dévoré par des piranhas mutants. Une jeune enquêtrice, aidée par un habitant du cru, bourru et alcoolique, part à leur recherche, et libère par mégarde les poissons, qui s’écoulent dans la rivière, bien décidés à dévorer tout ce qui passe à portée de dents.

Les Italiens ne sont pas les seuls à s’être spécialisés dans le recyclage de grand succès à la sauce bis et un peu fauchée, pour profiter de l’engouement du public. Roger Corman, célèbre nom de la série B, s’était spécialisé dans ce genre de métrage, et surtout dans l’économie à tout prix (comme dit dans son livre How I Made a Hundred Movies in Hollywood and Never Lost a Dime). L’homme a ainsi lancé la carrière de nombre de réalisateurs et acteurs, à présent très célèbres, qui se sont fait les dents, au départ, sur la très réputée recette Corman. Parmi ceux-ci, Joe Dante débute véritablement sa carrière avec ce PIRANHA, qui est son premier véritable film (après un court métrage et une co-réalisation). L’homme, qui deviendra célèbre pour des chefs d’oeuvres inimitables comme HURLEMENTS, LES GREMLINS ou encore SMALL SOLDIERS, et dont le dernier métrage, l’excellent THE HOLE, n’a pas eu le succès qu’il mérite, en est, à l’époque de PIRANHA, encore à découvrir son style. En effet, Joe Dante est à présent réputé pour mêler habilement humour et horreur avec intelligence, mais, pour PIRANHA, il était obligé de composer avec les impératifs commerciaux et économiques propres à Roger Corman. Joe Dante et son producteur s’offrent même la présence de la grande Barbara Steele, qui vient incarner une méchante scientifique militaire faisant tout pour étouffer cette affaire.

Ainsi, si ce métrage montre la jeunesse de Joe Dante, qui se cherche encore, il n’en est pas moins une excellente série B. Le réalisateur y met en effet tous les éléments nécessaires pour satisfaire l’amateur de créatures aquatiques voraces. Quelques demoiselles à la jolie plastique révèlent leur poitrine généreuses à plusieurs reprises (il est bien connu que les monstres marins préfèrent les jolies cibles), et de méchants militaires cherchent à ne pas ébruiter cette affaire. A cela s’ajoutent un parc aquatique faisant son inauguration et, évidemment, quelques flots de sang (nous sommes loin de la démesure de la version Alexandre Aja, mais l’amateur de gore en aura pour son compte).
Les maquillages sont soignés, et Joe Dante parvient avec intelligence à montrer, de manière floue et crédible, les attaques de poissons, les effets spéciaux étant vraiment superbes.
Certes, l’histoire est on ne peut plus classique, et le réalisateur nous montrera bien plus de talent par la suite mais, parvenant à glisser un peu d’humour et à traiter ce film de manière détendue, il nous livre un très plaisant film bis qui permet de passer un excellent moment, avec de surcroît des acteurs au jeu très correct.
A certains moments, le blu-ray montre une image d’une grande qualité, qui permet d’apprécier les effets spéciaux et les piranhas du film à leur juste valeur, et à d’autres – en particulier les scènes de nuit – la qualité de l’image est égale à celle d’un DVD (avec du grain), ce qui est un peu dommage mais n’empêche pas, loin s’en faut, d’apprécier au plus haut point le visionnage de ce PIRANHA.

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