Polar made in Italy : Nick Raider, flic de choc

Un texte signé Patryck Ficini

Dans les années 90, Glénat a tenté d’imposer le fumetto avec leur passionnante collection 2 H ½. Furent ainsi publiés DYLAN DOG, MARTIN MYSTERE, NATHAN NEVER ou encore NICK RAIDER, autant de héros issus de l’écurie Sergio Bonelli, immense et incontournable éditeur de B.D en Italie. Malheureusement, et pour des raisons incompréhensibles compte-tenu de la grande qualité globale de ces séries (véritable marque de fabrique de Bonelli), l’entreprise n’eut pas le succès escompté.
CLAIR DE LUNE retente aujourd’hui l’aventure en s’investissant à fond dans le projet.
Le super flic NICK RAIDER est donc de retour ! NICK RAIDER, c’est du très bon polar, qui mêle pour notre plus grande joie action et enquête à la manière des meilleures séries T.V américaines. Les personnages principaux comme secondaires sont humains et impeccablement campés. On n’oubliera pas de sitôt leur commissariat new-yorkais.
Claudio Nizzi, créateur de NICK RAIDER actif aussi sur TEX, est un vrai conteur. Comme la plupart des scénaristes Bonelli, il maîtrise toutes les ficelles de la narration populaire. Ces scénaristes sont l’équivalent pour la B.D des grands écrivains pulps, avec une parfaite connaissance des codes en vigueur dans chaque genre traité, qui se double très souvent d’une réelle inventivité. Si l’on ajoute à cela un sens du cadrage qui tue, un découpage cinématographique parfaitement relayé par les dessinateurs Bonelli (comme ici le très bon MASTANTUONO), on s’imagine aisément le plaisir ressenti à la lecture des fumetti. De vrais moments de plaisir intelligent, qui révèlent un profond respect du public.
Sur 3 histoires, pour une mineure, car trop classique, aussi agréable soit-elle (UN HOMME DANS LA LIGNE DE MIRE), on a droit aussi aux très bonnes EAUX TROUBLES, qui revisite avec bonheur la célèbre affaire du Dahlia Noir, notamment traitée par JAMES ELLROY, et LA ROSE JAUNE DU TEXAS. Pour le coup, le scénariste MANDREDI signe une enquête absolument passionnante, avec un personnage hyper attachant de (potentielle) tueuse en série reine du pistolet. Les scènes de prison sont très dures et les gunfights quasi westerniens du final impeccablement réglés. En effet, si l’intrigue prime dans NICK RAIDER, les scènes d’action n’en sont pas moins traitées avec une efficacité implacable.
NICK RAIDER, qui entretient excessivement peu de rapport avec les polars brutaux du cinéma bis italien des années 70, généralement plus primaires, devrait ravir les amateurs de polar à l’américaine bien fichu.

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- Article rédigé par : Patryck Ficini

- Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà

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