Dossierreview

Primal

Un groupe de jeunes gens s’aventurent au fond d’une région reculée, à la recherche de peintures de grottes que personne n’a vu depuis 120 ans. Ils ne savent pas encore que la grotte est maudite et recèle de terribles dangers.

Josh Reed a déjà travaillé pour la télévision et fait quelques courts métrages, mais PRIMAL est son premier long. Il s’entoure d’une équipe de jeunes acteurs issus de la télévision, visiblement plus choisis pour leur physique que leur crédibilité.

Dès les premières minutes, en effet, il est difficile de croire que ces jeunes beaux gosses, débitant des dialogues aussi caricaturaux que leur personnage, sont motivés par la science et les études. De même, il est impossible de prendre au sérieux cette histoire de grotte disparue depuis un siècle et demi, que nos héros parviennent à trouver (à cinq minutes à pied d’une route) avec une facilité déconcertante, grâce à de vieux dessins. Quand les héros doivent traverser un tunnel, creusé dans la roche, le spectateur peut légitimement craindre une nouvelle version de THE DESCENT. Mais non, Josh Reed fait traverser son monde, avec quelques péripéties, pour les regarder camper dans la forêt de l’autre côté. Et là, se produit un événement magnifique, car les personnages sont attaqués par une créature des plus improbables, un lapin tueur que nous pourrions croire issu de MONTY PYTHON SACRE GRAAL. Impossible en effet, de ne pas écarquiller les yeux devant ce lapin aux dents immenses, cherchant à dévorer nos passionnés de peintures sur grotte.
A cet instant, le spectateur peut sans risque se dire que, s’il n’est pas en face d’un bon film, il regarde un mauvais film des plus intéressant ! C’est ainsi que nous allons, dans PRIMAL, de surprises en surprises. Entre la caverne à tentacules, les sangsues transformant les gens en monstres sanguinaires à grandes dents, les cannibales faisant l’amour tout habillé, les insectes dévorant les pneus, et d’autres joyeusetés dignes de Bruno Mattei, l’amateur de cinéma décalé sera aux anges.
Certes, le métrage n’est pas extrêmement bien filmé. Le réalisateur, dans les scènes d’action, essaie hélas de créer de la tension en filmant ses personnages en très gros plan, et en remuant la caméra, ce qui a plutôt pour effet de créer de la confusion. Mais il compense ce défaut avec des effets gore généreux (bien que mal faits, la maigreur du budget n’aidant certes pas) et des idées scénaristiques délirantes, comme cette embuscade digne d’un épisode de « MacGyver ».
Au final, PRIMAL n’est certes pas un bon film. Mais tout amateur de bisserie italienne des années 80 devrait beaucoup s’amuser devant le spectacle qui s’offre à ses yeux. Ce n’est en effet pas tous les jours que nous pouvons assister à une attaque de lapin mangeur d’homme (hélas, la scène est bien trop courte) ou une séquence très inspirée par EVIL DEAD avec, à la place des branches d’arbres violant une héroïne, des tentacules jaillissant des murs d’une grotte. D’autres références sont ainsi perceptibles, comme une séquence faisant penser à HELLRAISER, la grotte se réveillant en buvant le sang répandu à la suite d’une éraflure. Mais ces « hommages » n’empêchent pas d’apprécier le film et le rapproche encore un peu plus de la filmographie de Bruno Mattei, un maître de la réutilisation d’autres métrages.

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