Pronto ad uccidere
Italie - 1976 - Franco Prosperi
Interprètes : Ray Lovelock, Martin Balsam, Elke Sommer, Heinz Domez
Inactif depuis prés d’un quart de siècle, le romain Franco Prosperi, maintenant âgé de quatre-vingt trois ans, a laissé une empreinte indélébile dans le cinéma populaire italien. Homme à tout faire (producteur, scénariste, assistant réalisateur) et artisan appliqué (chef opérateur, monteur et réalisateur de seconde équipe), Prosperi a vécu toutes les modes du cinéma commercial de son pays, passant du peplum (co-réalisant HERCULE CONTRE LES VAMPIRES avec Mario Bava) au mondo (qu’il a lancé avec MONDO CANE) et du rape and revenge (LA SETTIMA DONNA) à l’horreur (L’EMPRISE DES CANNIBALES).
Mais c’est un tout autre genre qui est ici à l’honneur avec PRONTO AD UCCIDERE, à savoir le polar.
Alors qu’il braque une bijouterie, Massimo Torlani est arrêté par les carabiniers. Condamné et emprisonné, il gagne très vite la confiance d’un ponte du crime tout aussi incarcéré que lui. Mais Massimo a de la ressource et organise leur évasion. Dés lors, il devient l’homme de confiance du parrain et prends en charge ses activités. Cependant, Massimo semble dissimuler un secret et avoir un autre but…Et si tout ceci n’était qu’une vaste mise en scène ?
Calibré pour sa star anglo-italienne, PRONTO AD UCCIDERE est une excellente production très représentative des polars de l’époque. Doté d’une écriture au cordeau (le scénario est notamment signé par le mercenaire-dramaturge du bis Claudio Fragasso) typique des films policiers des années soixante-dix, sans fioritures ni considérations inutiles, l’accent est mis sur le parcours de son personnage principal qui n’est jamais perdu de vue. Suivi par la caméra nerveuse et intrusive de son réalisateur, porté par des effets sonores parfois insupportables, la quête de Massimo est racontée de manière à la fois incroyablement cinématographique et naturaliste à l’instar du FRENCH CONNECTION de William Friedkin. Usant très peu de musique (à part l’insupportable chanson du générique de début), Prosperi alterne les morceaux de bravoure (bagarre à mains nues dans une cours de prison déserte, poursuites en voitures spectaculaires et ultra-violentes) et les séquences plus intimistes avec un sens du tempo qui empêche tout ennui de s’instiller. Bien sur, trente plus tard, le scénario est moins surprenant qu’à l’époque, ne serait-ce que pour ceux qui ne jurent que par les séries américaines, PRISON BREAK en tête. Il n’empêche que PRONTO AD UCCIDERE vaut le détour pour son efficacité et la virtuosité de ses scènes d’action. L’incroyable poursuite du climax s’impose comme un cours de réalisation où aucun trucage numérique ne vient embellir les cascades. Ici, tout est vrai et c’est vraiment incroyable. L’un des seuls vrais regrets du film réside dans son seul personnage féminin d’importance, joué par la très belle Elke Sommer. Sans mauvais jeu de mot, son rôle est assez sommaire, jouant la plante décorative pour laquelle le héros va craquer sans trop savoir qui elle est vraiment (nunuche ou femme fatale) avant la séquence finale. Deux twists concluent le film, suffisamment espacés pour ménager les surprises même si, encore une fois, il demeure assez facile de deviner les tenants et aboutissant d’une intrigue solide mais datée.
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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal
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