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Psycho Killer

« – Vous savez préparer le petit déjeuner ?
Jasmine pencha la tête sur le côté et lui sourit.
-Je sais faire chauffer une bonne saucisse en un rien de temps, dit-elle avec un clin d’œil.
Munson leva les yeux au ciel et soupira. » (P. 397)
Après les 4 aventures du Bourbon Kid, l’auteur anonyme mondialement (in)connu du LIVRE SANS NOM revient avec ce PSYCHO KILLER bien délirant.
Un ex super soldat à la Jason Bourne joue les (super) tueurs psychopathes à sa sortie de l’hôpital psychiatrique. L’homme, surentraîné, a trop vu HALLOWEEN et MASSACRE A LA TRONCONNEUSE. Masqué (comme sur la couverture du roman), armé d’un couperet à la Jason (de VENDREDI 13 cette fois) et de gros flingues, ce fou furieux met à feu et à sang une ville américaine tombée entre les mains d’un ex producteur de films pornos, entouré d’une armée de flics véreux et d’assassins. Le but du tueur masqué semble être de retrouver la trace d’une jeune prostituée prisonnière du Minou Joyeux, le bordel du vrai patron de la ville. Deux agents du FBI sont sur ses traces. Le massacre peut commencer…
PSYCHO KILLER est un roman extrêmement drôle et sanglant. Il est épais mais ses 400 pages se lisent à toute allure et semblent deux fois moins nombreuses. On est entre le roman d‘action post- IMPLACABLE, le psycho-thriller (avec ce tandem unique d’agents du FBI déjantés) et le bouquin d’horreur. Qui oscille constamment entre la parodie (avec des répliques qui tuent et des personnages tous un peu dingues) et quelque chose de plus sérieux où une petite émotion perce parfois (notamment à la fin). De toute façon, PSYCHO KILLER se définit difficilement tant il étonne constamment.
Alors bien sûr les références à TERMINATOR, DIRTY DANCING ou… DIRTY HARRY sont un peu faciles et convenues (on souhaiterait en bon fan de bis des clins d’œil à des oeuvres plus méconnues, au risque de laisser nombre de lecteurs en chemin), mais bon sang, quel plaisir de lecture ! On est emporté dans un flot d’action et d’humour. Pas de temps mort, jamais. Et puis quelle bonne idée d’avoir donné la première place au bordel du méchant (complètement obsédé d’ailleurs, fellation et anulingus sont son lot quotidien, soigné par ses employées plus ou moins consentantes). On n’est pas loin du polar sexy, ce qui fait toujours plaisir. Les filles de la maison close sont charmantes, comme leur profession l’exige, et la plupart du temps en petite tenue. Beau casting.
Les flics ripoux aux ordres du proxénète cinéphile (qui a rebaptisé la ville B Movie Hell !) sont les vrais méchants du livre, mais c’est presque toute la bourgade corrompue, arrosée par son fric sale, qui est prête à dessouder les agents du FBI trop curieux. Quand ils ne sont pas occupés à se défendre des assauts de l’iroquois à tête de mort.
Il semblerait bien que PSYCHO KILLER soit parti pour donner naissance à une nouvelle série car les deux héros repartent à l’aventure à la fin, tout prêts à casser du bad guy… en Roumanie ou ailleurs. Tant mieux pour les amateurs de ce roman « grindhouse » à la Robert Rodriguez, éclatant de bout en bout.

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