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Pumpkinhead: Les Comdamnés

Initié en 1989 par le maquilleur Stan Winston qui signait là sa première réalisation, le mythe cinématographique du Pumpkinhead semble être la cible d’un regain d’intérêt de la part de ses producteurs. En effet, si une suite intitulée PUMPKINHEAD 2 : BLOOD WINGS a vu le jour en 1994, il faut attendre 2006 pour voir arriver ce ASHES TO ASHES qui sera très vite suivi par un quatrième opus en cette année 2007, BLOOD FEUD. Faire du neuf avec du vieux semble donc être plus que jamais à l’ordre du jour, comme en témoigne la récente vague de remakes plus ou moins réussis selon les cas, de grands titres d’épouvante des années 70 et 80. Ici, plutôt que de nous resservir la même chose remis au goût du jour, c’est tout simplement une suite qui est proposée…au goût du jour, évidement, mais après tout pourquoi pas ? D’autant que l’immense Lance Henriksen rempile après avoir zappé le deuxième épisode.
Le très respecté Doc Fraser (Doug Bradley, impérial) soigne depuis très longtemps les habitants de son petit village. Respecté par toute la communauté, il est leur protecteur. Ce que tout le monde ignore, c’est que le médecin est à la tête d’un trafic d’organes qu’il prélève sur des vagabonds de passage et parfois même certains habitants « mystérieusement disparus ». Alors que des corps sont retrouvés par la police locale, le Doc n’est pas inquiété car aucune preuve ne le relie aux cadavres. Cependant, une famille qui a perdu plusieurs de ses proches crie vengeance et devant l’absence de piste, contacte une mystérieuse vieille dame qui vit seul dans les bois. A l’aide de leurs sangs mêlées, elle réveille le démon de la vengeance, Pumpkinhead, qui se charge de retrouver et châtier les coupables. Mais invoquer une telle bête ne va pas sans risques…
D’emblée, la fiche technique titille les papilles et les mirettes du fantasticophile. En tête d’affiche se côtoient deux grands comédiens coutumiers du genre, Lance ALIENS Henriksen et Doug HELLRAISER Bradley, dans un film de Jake West, un anglais bien frappadingue auteur d’un remarqué RAZOR BLADE SMILE et plus récemment d’EVIL ALIENS. Au-delà d’un simple faiseur, West est un véritable amoureux du genre, auteur de documentaires sur Doug Bradley et Bruce Campbell entre autres.
Tourné en Roumanie sans que cela n’ai aucune incidence sur le look du film, au contraire, l’esthétique western aux couleurs sépia l’inscrivent immédiatement dans une atmosphère américaine, ASHES TO ASHES constitue le haut du panier en matière de direct to dvd. Si l’histoire ne se révèle guère surprenante (un relatif décalquage de celle du premier) elle est néanmoins menée efficacement et sans temps mort, parsemée de moments stressants à défaut d’être vraiment terrorisants. Accumulant les passages obligés de ce genre de film, Jake West prend cependant grand soin de ses cadrages et affine ses lumières afin d’assurer une esthétique particulièrement sombre et crépusculaire qui sied à merveille au propos, à l’éclatement des apparences rassurantes d’une petite ville du Middle-West. Rehaussé de nombreux effets gore (la queue du monstre adore transpercer ses victimes, le Pumpkinhead qui empale un homme sur un paratonnerre…) réussis et inventifs, ASHES TO ASHES est un divertissement de tous les instants à l’interprétation haut de gamme. Sans ses épines plantés sur le crâne, Doug Bradley confirme toute l’étendue de son talent, tour à tour inquiétant, rassurant, paternaliste et psychotique. Bien qu’en retrait, Lance Henriksen reste fidèle à lui-même. Le reste du casting est de la même trempe, solide, pour un film qui ne l’est pas moins.
Diffusé sur la chaîne Sci-Fi, également co-productrice, le film a reçu un accueil si enthousiaste qu’une suite à immédiatement été mise en chantier. Si le réalisateur à changé, Lance Henriksen reprend son rôle et le métrage est précédé d’une excellente réputation.
La renaissance d’un mythe ?

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