Raven, the

Un texte signé André Quintaine

USA - 1935 - Lew Landers
Interprètes : Bela Lugosi, Boris Karloff, Lester Matthews, Irene Ware

Les accidents de voiture existaient déjà dans les années 30 et la belle Jean Thatcher est justement victime d’une sortie de route qui lui est presque fatale. A l’hôpital, son cas est jugé critique. Seul le fameux Dr Vollin (Bela Lugosi) serait capable de la sauver. L’opération est un succès et Vollin tombe amoureux de la belle. Cela ne fait pas plaisir au papa de cette dernière qui juge le Dr Vollin bien trop âgé pour sa fille. En outre, elle a déjà un sérieux prétendant ! Le Dr Vollin ne se décourage pas pour autant… Un soir, Edmond Bateman (Boris Karloff), fraîchement évadé de prison, débarque chez lui en suivant les conseils d’un ami. Il attend du Dr Vollin qu’il change son visage pour se faire oublier. Le Dr Vollin s’exécute mais l’enlaidit terriblement. Selon le concept, plus quelqu’un est laid, plus il est méchant, il compte ainsi utiliser Bateman pour se venger de la famille Thatcher.
Si THE RAVEN n’est pas toujours très cohérent dans son scénario (pourquoi Bela Lugosi veut-il tuer toute la famille Thatcher alors qu’il est quand même amoureux de l’un de ses membres ? Mystère), il n’en est pas moins complètement farfelu.
Son scénario nous offre en effet de purs moments de délire. La transformation de Boris Karloff en être monstrueux, simplement en tendant ou détendant des nerfs situés sur la nuque en est un bon exemple. Le point d’orgue reste malgré tout la scène où sa monstruosité lui est révélée. Sadiquement, en s’esclaffant, Bela Lugosi dévoile des miroirs alignés les uns derrière les autres et cachés par des draps. Horrifié par ce qu’il voit, Boris Karloff tire avec son arme sur les miroirs pour ne plus avoir à supporter la vision de son visage.
En outre, le long final durant lequel Bela Lugosi s’inspire des tortures décrites dans les livres d’Edgar Allan Poe pour se venger cruellement de la famille Thatcher est absolument génialissime. Bela Lugosi excelle et interprète un Dr Vollin complètement halluciné mais d’une rare élégance. Entraîné dans le délirant scénario du film, il joue parfaitement le jeu et nous livre sans aucun doute l’une de ses meilleures prestations.
Boris Karloff, de son côté, est tout aussi excellent. Il incarne un pauvre bougre victime du sadisme de Bela Lugosi. Avec son bon fond, il parvient sans peine à nous faire ressentir de la compassion pour son personnage.
Avec très peu d’humour, THE RAVEN se révèle être un film étonnant. Délirant de bout en bout, le métrage est en outre criblé d’idées excellentes. D’une durée qui dépasse à peine les 60 minutes, THE RAVEN se laisse également voir sans aucun temps mort et s’avère être un moment de divertissement de très haute volée pour les amoureux d’un cinéma original.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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