Razorback

Un texte signé André Quintaine

Australie - 1984 - Russell Mulcahy
Interprètes : Gregory Harrison, Arkie Whiteley, Bill Kerr

RAZORBACK avait assurément fait sa petite sensation lorsqu’il était sorti au milieu des années 80. C’était aussi le film qui fit connaître Russel Mulcahy, responsable, par la suite, de films comme HIGHLANDER.

RAZORBACK se déroule chez les culs-terreux australiens et ils n’ont rien à envier à leurs homologues texans. Perdus au beau milieu d’un désert, les habitants du village vivent de l’abattage des kangourous. Dans leur bourbier de patelin, leurs ennemis ne sont autres que les sangliers qui ravagent la raffinerie qui sert d’abattoir. Voilà, en gros, le cadre de l’action. Une jeune journaliste débarque dans ploucville pour faire un reportage sur le massacre des kangourous. Un soir, alors qu’elle est en mauvaise posture au beau milieu du désert avec les deux lascars les plus dégénérés du coin qui veulent la violer, la jeune femme est dévorée vivante par une énorme bestiole. Bien entendu, personne ne connaît la vérité. Elle est déclarée disparue et tout le monde pense qu’elle est tombée dans un puits. Le petit copain décide donc de quitter son Canada pour se rendre sur les lieux.

RAZORBACK est un film véritablement cracra. Au bout d’un moment, on se sent même carrément sale et on a envie d’une bonne douche à la sortie du film. Non seulement on ressent parfaitement la chaleur torride du désert et tout ce qu’elle entraîne comme inconfort (moiteur, odeur) mais en plus, une partie du film se déroule dans la boue avec les cochons (déguisés en sangliers). Bref, RAZORBACK est assurément un film crade et poisseux qui marque d’ailleurs suffisamment les esprits pour donner des préjugés sur les Australiens.

Comme beaucoup de films réalisés avec les tripes (EVIL DEAD, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE…), RAZORBACK est difficilement classable. On sent une distance entre ce qui se passe à l’écran et nous. Le scénario est également loin d’être commun car il n’est absolument pas linéaire (l’héroïne envoyée brouter les pissenlits par la racine au bout d’un quart d’heure est un bon exemple). RAZORBACK ne ressemble à rien de véritablement connu. Il semble également intemporel et, bien sûr, il est toujours aussi fascinant.

Là où le film n’a également pas pris de ride, c’est dans le domaine de ses effets spéciaux et plus particulièrement lors des scènes où l’immense sanglier fait son show. Aujourd’hui, on en a vu d’autres avec tous nos beaux effets numériques. Il n’empêche que le monstre de RAZORBACK reste plus qu’impressionnant. On le voit ni pas assez, ni trop peu. De simples petits plans suffisent à le rendre parfaitement vivant, crédible et terrifiant.


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- Article rédigé par : André Quintaine

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