Red, White, and blue
Erica est une jeune fille un peu paumée, qui survit d’expédient et écume les bars d’Austin à la recherché de partenaires sexuels. Elle ne se donne qu’une fois à chaque homme et n’apprécie guère les préservatifs. La voilà qui se donne un soir à une bande de 4 jeunes rockeurs locaux du groupe The Exits. Erica fascine son voisin Nate, vétéran d’Irak qui parait aussi paumé qu’elle, mais sous des atours plus inquiétant. Pour la première fois, Erica noue une relation sociale mais refuse de se donner à Nate qui ne peut que constater, dépité et jaloux, les autres hommes virevolter autour de celle pour qui il éprouve ce qui s’apparente à de l’amour. Franki, le chanteur de the Exits vit des temps difficile, devant soutenir sa mère atteinte d’un cancer et à qui il transfuse régulièrement du sang.
Au vu de ce résumé, le lecteur se demandera ce que peut bien faire un tel film sur Sueurs Froides.
RED, WHITE AND BLUE semble tout d’abord tenir du film indépendant américain sur le mal de vivre de la jeunesse contemporaine. Mais à l’instar de son titre référent aux couleurs américaines, il se déploie en trois actes dont les deux derniers correspondront plus au cœur de cible du site.
Si les prémisses déploient toute la gamme du drame classique de la solitude et de la vie dans l’americana des petites villes, ce n’est que pour nous préparer aux actes suivants et nous attacher à leurs protagonistes.
Erica porte en effet un lourd secret et ses actes auront des répercussions dramatiques tant pour Nate que pour Franki et sa mère.
Suite à la découverte fortuite par Franki de ce dernier, le film va virer à la vengeance. Le réalisateur prend un parti très réaliste, refusant la glorification de celle là. Jamais on ne s’éloigne du caractère profondément humain des personnages. Mus par ce qui leur arrive, on condamne leurs actes sans cependant les condamner eux. Et le drame virera bientôt au tragique.
Le dernier acte va encore nous faire basculer de tonalité, faisant réapparaitre Nate, personnage quasi absent du second acte, mais qui s’en revient ici en ange vengeur et emporte le film dans les contrées de l’horreur. Violence et torture vont s’inviter, sur le mode de LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE. On se trouve maintenant plongé dans une histoire absolument insoupçonnable au vu du premier acte.
L’ensemble peut décontenancer. Le transfert des genres au sein du métrage laissera certains spectateurs sur la touche.
RED, WHITE, AND BLUE a été présenté au festival Offscreen 2011 en présence de son réalisateur Simon Rumley.