review

Rojo Sangre

Pablo Thevenet, autrefois illustre acteur, n’intéresse plus personne aujourd’hui. Dans le cinéma gravitent des gens qui sont tout simplement trop jeunes pour avoir vu ses films. Il finit néanmoins par trouver un petit job qu’il accepte car la rémunération est très alléchante. C’est ainsi qu’il incarne, un soir par semaine, un monstre du bestiaire fantastique afin de rabattre les passants dans une luxueuse boîte de nuit. Pablo n’est cependant pas vraiment satisfait de son nouveau boulot. Plus tard, il comprend qu’il vient de se fourrer dans le pétrin à cause de lignes écrites en tout petit sur le contrat…

ROJO SANGRE est l’occasion pour Paul Naschy de se trouver de nouveau devant la caméra et ce dans un premier rôle. Toujours aussi charismatique, il interprète un vieil acteur à qui l’on n’apprend pas à faire la grimace. Il est parfait dans ce rôle et, lorsqu’il incarne un Jack L’Eventreur ou un Raspoutine pour les besoins de la boîte de nuit, on se rend compte qu’il n’a vraiment rien perdu de sa superbe.

A travers le personnage mythique de Paul Naschy, ROJO SANGRE dresse un portrait drôle, émouvant mais également critique du cinéma qui ne semble plus produire que des films d’intellos tortueux ou des spectacles dignes de la télé réalité. Il n’y a plus de cinéphiles dans le monde du cinéma et il n’y a vraiment pas besoin de connaître le septième art pour y travailler. La scène d’ouverture où Paul Naschy s’évertue à se faire engager pour un petit rôle est à ce titre très drôle. Face à des gens qui ne connaissent que Marlon Brando, il tente de leur montrer ce qu’est un bon acteur.
Le film reste malgré tout bon enfant, l’humour n’est jamais absent et l’ambiance rappelle un peu LE JOUR DE LA BETE.

Le principal défaut de ROJO SANGRE s’avère être son côté brouillon. Lorsque le générique de fin apparaît, on ressent le manque de réponses à certaines questions comme une frustration.

Le film reste malgré tout très agréable à suivre. S’il manque globalement de cohérence, les scènes esseulées, elles, fonctionnent très bien. Paul Naschy y est bien entendu pour beaucoup. Son personnage ne ressemble pas à ceux qu’il a l’habitude d’interpréter et on a souvent l’impression de le redécouvrir.

Share via
Copy link