retrospective

Sadisterotica

Diana et Regina sont deux très belles créatures. Elles forment un duo de détectives de choc qui se fait appeler « Lèvres Rouges ». C’est à ce titre qu’elles sont engagées afin de découvrir qui se cache derrière l’artiste peintre et sculpteur dénommé Klaus Tiller. Son œuvre est en effet inquiétante car, que ce soit sous forme de peintures ou de statues, elle représente des jeunes filles qui ont toutes étrangement disparu. Diana et Regina font usage de leurs charmes afin de lever le voile sur ce mystère.
SADISTEROTICA dépeint la première de deux aventures mettant en scène Diana et Regina, deux charmantes femmes fatales détectives qui ne nous sont pas complètement inconnues. Janine Reynaud qui interprète Diana a été vue dans LA QUEUE DU SCORPION de Sergio Martino et Rosanna Yanni, dans le rôle de Régina, dans EL JOROBADO DE LA MORGUE de Javier Aguirre avec Paul Naschy.
Contrairement à sa séquelle KISS ME MONSTER, SADISTEROTICA s’avère beaucoup plus cohérent. Le film dispose d’une vraie histoire, qui, bien qu’un peu confuse parfois, reste compréhensible de bout en bout.
Le spectacle qui s’offre à nos yeux n’en est pas moins hallucinant. Michel Lemoine incarne un homme-loup hirsute qui attaque les filles et totalement soumis à la volonté de son maître, Adrian Hoven. Celui-ci, artiste extrême, cherche ainsi à capter l’émotion brute de la terreur afin de la retranscrire dans ses tableaux. La mise en image de ce concept se conclut par des scènes incroyablement kitsch et surréalistes. Cette base fantastique rappelle l’excellent MOULIN DES SUPPLICES, mais ne fait que le rappeler, nous ne nous trouvons pas ici au même niveau.
Les acteurs ne sont pas crédibles et le traitement cohérent du scénario s’efface au profit d’une succession de scènes plus farfelues les unes que les autres.
Le meilleur moment du film reste sans doute le tout début avec Jess Franco en veilleur de nuit, censé surveiller une petite galerie. L’une de nos deux héroïnes est là afin de voler l’un des fameux tableaux de Klaus Tiller. La présence de Jess Franco à l’écran est suffisamment longue pour lui donner l’occasion de cabotiner un peu et il s’avère très amusant dans cette séquence.
L’autre scène rigolote du métrage est celle durant laquelle Diana et Regina séduisent le propriétaire d’une galerie d’art afin que, totalement conquis, il leur révèle le véritable nom du mystérieux et insaissable Klaus Tiller. C’est dans ces scènes que Jess Franco prouve qu’il peut être un conteur habile avec un véritable sens de l’humour, même s’il a prouvé par la suite qu’il préférait mettre en scène d’autres genres de séquences.
Le film reste brouillon et souffre également d’un manque de rythme évident. Une fois la moitié du métrage atteint, SADISTEROTICA s’essouffle. On commence même à ressentir une impression de vide assez gênante. Le film tourne alors un peu en rond et il ne se passe plus rien de vraiment très palpitant avant la fin du métrage.
Si SADISTEROTICA témoigne de manière intéressante du début de la carrière de Jess Franco, on peut aussi et malheureusement le conseiller pour une soirée de fous rires garantis entre potes. Néanmoins, même si le film est risible, il comporte des éléments suffisamment bien faits qui démontrent que Jess Franco est tout à fait capable de toucher à tous les genres, du fantastique à la comédie, en passant par un érotisme sensuel.

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