Sang Pour Sang

Un texte signé Yannik Vanesse

France - 2011 - Anthony Vavasori
Interprètes : Julien Dutheil, Sarah Vavasori, Stéphany Dulou, Adrien Andron

Une jeune femme revient de vacances, qu’elle a passé en Egypte. Très amoureuse de son meilleur ami, elle espère que la petite virée dans les bois, en compagnie d’autres jeunes gens, qu’il lui a proposé pour le lendemain, sera l’occasion pour elle de lui avouer ses sentiments. Hélas, un tueur fou s’est joint à la fête et commence à massacrer tout le monde.

Anthony Vavasori, réalisateur de SANG POUR SANG, n’en est pas à son premier métrage. Après un premier film d’une heure, KANA MALEFICA, s’intéressant à du cannabis maudit, il s’est attaqué à PROJET BIOHAZARD, qui envoie des mercenaires combattre des zombies, avant d’en venir, avec ce SANG POUR SANG, au slasher fantastique amateur. Il s’est également occupé des maquillages des nombreux effets gore et du scénario. Les acteurs sont tous peu connus.

Le début de SANG POUR SANG est assez prometteur. Des images étranges se succèdent (nudité, messes noires, meurtres) sur fond de metal violent, agressant le spectateur et le plongeant dans une certaine perplexité malsaine des plus agréables. Mais rapidement, nous découvrons qu’il s’agit d’un film dans le film, que l’un des personnages est en train de regarder.
SANG POUR SANG s’assagit alors pour dérouler son intrigue. Et là, nous déchantons quelque peu. S’il est facile de comprendre et de pardonner des effets gore plus qu’approximatifs et un jeu d’acteur des plus amateuristes, d’autres défauts sont plus gênants. Les personnages sont tous plus insupportables les uns que les autres. Anthony Vavasori prend cependant le temps de planter le décor et laisse s’écouler un long moment avant d’entrer dans le vif du sujet du slasher, histoire que le spectateur s’attache à ses personnages. Comme il est impossible de s’attacher à de tels protagonistes, juste dignes d’être les victimes anonymes du tueur, le spectateur s’ennuie profondément en suivant leurs péripéties et leurs émois. Les dialogues sont atrocement écrits, et nous ne souhaitons qu’une chose, qu’ils se fassent massacrer pour qu’ils se taisent… Le réalisateur nous met bien quelques meurtres, sans véritable lien avec le reste, pour faire patienter, n’hésitant pas à tuer un bébé, mais cela ne permet pas de faire totalement passer la pilule.
Pour allonger la durée de son film, il ajoute quelques images de cartes postales (l’Egypte et Bordeaux) et des flash-back pour développer les rapports entre les personnages. Cependant, rien n’y fait, les protagonistes restent insupportables à tous points de vue.
Heureusement, quand les meurtres commencent à s’enchaîner dans les bois, SANG POUR SANG devient un peu plus intéressant. Du gore rigolo et des scènes d’action, tellement ratées qu’elles en deviennent fascinantes, se succèdent ainsi, entre courses-poursuites lentes dans les bois, duel à l’épée et autres séquences surprenantes.
Pour la conclusion de son film, le réalisateur a la bonne idée de vouloir s’éloigner du slasher lambda en ajoutant une touche fantastique. Hélas, elle rate de nouveau le coche, en essayant de renouer avec les personnages et leurs sentiments. Dommage, avec un peu plus d’idée et des protagonistes mieux écrits, SANG POUR SANG aurait pu être un film fantastique des plus attachants. En l’état, il reste de jolies scènes gore agréablement mal faites, une bande-son à base de rap et de metal, et des tics de réalisation grossiers mais amusants (arrêts sur image, philtres rouges et autres).


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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