review

Seed

Si ce film date de 2007, Uwe Boll en a depuis tourné une bonne douzaine. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Il semblerait que ses détracteurs campent sur leurs positions mais le bonhomme jouit d’un public de fidèles, d’irréductibles fans. SEED ne déroge pas à la règle, le film ayant essuyé de très mauvaises critiques tout en rapportant bien assez d’argent à son Uwe Boll de producteur-auteur-réalisateur pour lui permettre d’enchaîner les tournages.
Max Seed, serial killer s’attaquant à tout être vivant, du chien au bébé humain en passant par les femmes, est enfin arrêté par l’inspecteur Matt Bishop après une effroyable traque ayant laissé de nombreux policiers sur le carreaux. Aussitôt jugé et exécuté, il revient pourtant d’entre les morts pour se venger de ceux qui ce sont mis sur sa route…
Louchant fortement sur une longue liste de films en haut de laquelle le SHOCKER de Wes Craven figure en bonne place, SEED s’inspire également du roman SHUTTER ISLAND de Denis Lehane (et non pas du film que Scorcese en a tiré puisque celui-ci n’était même pas encore tourné à l’époque de l’écriture de SEED). De ces prestigieuses influences, Boll ne garde pas grand-chose, si ce n’est un tueur passé sur la chaise électrique revenant de l’au-delà ainsi qu’une ile-pénitencier sur laquelle va se dérouler une bonne moitié de l’intrigue.
A l’affiche de ce polar d’horreur, Michael Paré et Ralf Moeller, deux compagnons de route du cinéaste se démènent pour donner un peu de profondeur à une intrigue plus vraiment novatrice.
Maladroit et pataud dès les premières minutes avec de longues séquences de stock-shot montrant des meurtres d’animaux, suggérant ainsi que le tueur se veut le bras armé de ces pauvres victimes (ce qui sera vite balayé puisque nous le verrons laisser mourir un chien de faim quelques minutes plus tard), SEED sombre immédiatement dans l’ennui. A ces séquences atroces succèdent des séquences de fiction montrant les victimes de Seed mourir de faim dans un cachot. Ici, l’ellipse n’est pas de mise et le spectateur est obligé de s’infliger toutes ces mises à mort pour ensuite découvrir qu’elle hantent le policier Matt Bishop, depuis trop longtemps sur l’affaire. Content de ses plans-séquences où les victimes finissent à l’état de squelette après avoir nourri les asticots, Uwe Boll démarre enfin son histoire en nous racontant comment Seed a été appréhendé, puis exécuté et enfin comment il se venge. Rien de vraiment neuf ni révolutionnaire. L’approximation narrative de l’auteur du film se retrouve encore une fois (les souvenirs du tueur sous forme de flash-back ne sont pas racontés de son point de vue pourtant subjectif…) et rien ne vient apporter un second souffle au film, si ce n’est une séquence gore ingénieuse dans ses trucages (un long plan séquence où Seed s’acharne à coups de marteau sur la tête d’une femme, le tout sans aucune coupe). La seule véritable surprise du film réside dans sa chute d’une noirceur absolument délicieuse. Bref, rien de neuf ici, Uwe Boll ravit ses fans, comble ses détracteurs et ennui tous les autres.

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