Seventh Moon
USA - 2008 - Eduardo Sanchez
Interprètes : Dennis Chan, Tim Chiou, Amy Smart
SEVENTH MOON est le troisième long métrage du réalisateur américain Eduardo Sanchez. Réalisé en 2008, le film n’attire absolument pas l’attention malgré la certaine renommée du réalisateur du PROJET BLAIR WITCH.
SEVENTH MOON, raconte l’histoire d’un couple parti passer sa lune de miel en Chine. Pays d’origine de Yul, il compte faire découvrir cette région à sa compagne Mélissa. Une légende raconte que pendant la fête des morts, ces derniers se mêlent aux vivants. Il est ainsi coutume de laisser des présents aux morts pendant cette fête. Perdus sur une route de campagne, ils se rendent compte qu’à cet endroit, cette croyance est prise très au sérieux. On laisse des animaux vivants devant la porte des fermes pour se concilier les bonnes grâces des disparus. Le climat va basculer lorsqu’ils vont réaliser que cette pratique est bien plus qu’une simple tradition.
Le scénario est très simple et marche très bien, preuve que la complexité n’est pas toujours la meilleure solution. Sanchez retourne ainsi (si l’on peut dire) à un travail scénaristiquement très proche de PROJET BLAIR WITCH, principalement axé sur les légendes populaires. Le rythme du film est bien construit et on assiste à une sorte de fuite d’un environnement « mythiquement » hostile. L’ambiance est ainsi construite autour d’un exotisme ésotérique marqué par les incompréhensions du milieu par les personnages principaux. Idée intéressante et bien utilisée qui facilite l’immersion dans le film. Le suspense construit sur cette même idée fonctionne parfaitement, les personnages semblent ainsi subir une culture qui leur est totalement étrangère. Le seul moment où Mélissa cherchera à devenir actrice de l’action se conclura par un échec cuisant.
Le casting est principalement composé d’Amy Smart. Elle interprète Mélissa, la femme de Yul, qu’on connaît surtout pour son travail dans MIRRORS d’Alexandre Aja. Ce casting sans prétention nous offre des acteurs crédibles qui nous font croire à leur histoire, même si Amy Smart semble beaucoup plus à l’aise dans son rôle que son collègue Tim Chiou (Yul). Chiou est quant à lui connu, si l’on peut dire, pour un petit rôle dans WIZARD OF GORE de Jeremy Kasten. Ce dernier paraît rapidement hystérique et la graduation de la peur chez son personnage n’est pas très bien gérée. Cependant, il est plutôt amusant de voir Yul s’effrayer plus rapidement que son amie. Il s’agit peut-être là d’une image du couple moderne dans lequel, d’une certaine façon, c’est la femme qui porte la culotte. On quitte ainsi les Screams Queens traditionnelles avec plaisir et amusement.
Visuellement, on retourne à la caméra hyper mobile du PROJET BLAIR WITCH que Sanchez semblait avoir quittée avec ALTERED – LES SURVIVANTS. Cependant, la caméra n’est ici pas une entité présente dans le film comme on a pu le voir avec PROJET BLAIR WITCH, ou encore CANNIBAL HOLOCAUST, et même plus récemment PARANORMAL ACTIVITY. Le but n’est donc pas de créer le réalisme par un aspect « documentaire ». D’une certaine façon, on subit les aspects négatifs de cette pratique sans en éprouver les effets positifs. Deuxième bémol, les neufs dixième, pour ne pas dire la totalité du métrage, se passe la nuit, et donc avec une certaine logique dans le noir. Cette contrainte ne facilite pas la visibilité qui, couplée avec caméra ultra mobile, rend le métrage parfaitement obscur à certains moments. Néanmoins, au-delà de cette difficulté de visionnage, l’aspect général très sombre ajoute au métrage un certain mysticisme qui est plutôt plaisant. Ce travail visuel donne à la pellicule un aspect général proche du prototype.
SEVENTH MOON est un film qui, malgré les critiques qu’on peut lui faire, est plaisant à regarder. Bien qu’on puisse reprocher à la caméra une trop grande mobilité qui peut en agacer plus d’un, les adeptes de ce genre de techniques n’y verront pas un aspect gênant, mais un rythme visuel intéressant. Sans être un film à voir absolument, on passe un bon moment lors du visionnage et c’est ça qui compte.
- Article rédigé par : Quentin Mazel
