Sharknado 2

Un texte signé Yannik Vanesse

Finn prend l’avion pour New-York, sa ville natale, en compagnie de son ex-femme avec qui il tente de recoller les morceaux. Tous deux ont prévus de retrouver leurs amis proches, mais se rendent aussi à une séance de dédicace du livre qu’a écrit son ex femme : « Comment survivre à un Sharknado ». Hélas, leur avion se trouve pris dans un nouveau Sharknado, qui rend compliqué leur atterrissage et leur survie, et les oblige, à peine descendu de l’avion, à défendre la ville contre de terribles tornades pleines de requins.

Anthony C. Ferrante, réalisateur habitué aux films d’horreur à petits budgets, reprend du service après un SHARKNADO premier du nom, et avant un troisième opus, déjà annoncé. Ian Zering, connu pour avoir joué dans la série « Beverly Hills », incarne à nouveau Finn, héros de SHARKNADO. Tara Reid, incarnant son ex-femme, est elle aussi présente dans les deux films. Vivicia A. Fox, Vernita Green dans KILL BILL, joue l’amie d’enfance de Finn, et tout ce beau monde tente de donner corps à ce SHARKNADO 2, présenté par sy fy et produit par The Asylum. La chaîne télévisée et la boite de production sont connus pour leurs films basés sur des pitchs improbables, du gore et de l’humour débridés, et des effets spéciaux approximatifs. A ce titre, SHARKNADO avait fait sensation chez les amateurs de ce genre de production. Il projetait sur Los Angeles une tornade qui, embarquant avec elle les requins de l’océan, les jetait partout en ville. Cela causait morts, destructions et séquences surprenantes, comme celle où notre héros plongeait à l’intérieur d’un requin, armé d’une tronçonneuse, et en ressortait de l’autre côté.

SHARKNADO 2 garde le même pitch, mais l’emmene à New-York, et base son histoire sur deux tornades de requins, utilisant le principe du bigger and louder. Et, grâce à cela, Anthony C. Ferrante détourne la plupart des codes et clichés des séries B pour les adapter à son scénario complètement fou. C’est ainsi que SHARKNADO 2 débute dans un avion, et offre quelques scènes inspirées de DES SERPENTS DANS L’AVION, mais en utilisant des requins qui, tournoyant autour de l’avion, sont projetés à l’intérieur (y compris l’un, dévorant une jeune femme dans les toilettes).
Ensuite, le réalisateur et le scénariste Thunder Levine utilisent les spécificités de New-York pour se différentier du premier. Des requins dévorant un métro (façon MEN IN BLACK), la statue de la liberté qui explose, dont les morceaux causent des ravages (la tête utilisée comme boule de bowling géante), des requins et crocodiles dans les égouts, et d’autres séquences du même genre sont livrées aux yeux du spectateur, amusé. Le ton est bon enfant, empli d’un humour complètement décalé, entre chansons rock joyeuses, présentateurs télévisés livrant des spéculations scientifiques sur la nature d’un sharknado, miss météo montrant une carte pleine de requins, et autres détails du genre. Les morts sont nombreuses et sanglantes, mais la qualité volontaire des effets spéciaux et l’ambiance complètement décalée et décomplexée, font que SHARKNADO 2 est une pure comédie, dans laquelle les idées les plus folles apparaissent. Notre héros, brandissant sa fidèle tronçonneuse avant de faire un discours pour galvaniser ses troupes, ou chevauchant un requin en pleine tornade, des redneck lançant des tronçonneuses dans la tempête pour découper les requins, une héroïne se greffant une scie circulaire à la main (très EVIL DEAD 2) ou encore des pistolets à eau remplis de napalm, tout est bon pour faire rire le spectateur et le surprendre.
SHARKNADO 2 n’est, bien entendu, pas un très bon film, en terme de réalisme ou de qualités. Mais il reste un plaisir coupable passionnant et assez inoubliable dans son genre, parvenant à ne pas provoquer la lassitude par rapport au premier opus, malgré l’absence de surprise. Les amateurs des films de sy fy seront ainsi aux anges, tandis que les détracteurs resteront perplexes. SHARKNADO 2 se regarde cependant avec un grand plaisir