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Shield Of Straw

Un tueur en série, adepte des enfants, assassine la petite fille d’un des hommes les plus riches et les plus puissants du Japon. Ce dernier offre une prime monstrueusement conséquente à qui réglera son compte au criminel, mais certaines règles doivent être respectées pour toucher la prime. Notre tueur décide de se rendre à la police, mais il est une telle cible qu’il est difficile de le protéger. Une petite équipe est constituée pour l’amener jusqu’à son lieu de détention. Cependant, tout le Japon est un ennemi potentiel.

Miike Takashi est un réalisateur qui s’est fait connaître dans les années 90 pour s’être spécialisé dans le V-Cinéma. Oeuvrant dans les genres d’exploitations (Yakuza eiga, films d’horreur, entre-autre), il a mis en scène nombre des films les plus connus du genre, dirigeant les grands noms de ce type de cinéma. On le retrouve ainsi dans beaucoup de films complètement fous, comme GOZU, FUDOH ou la trilogie DEAD OR ALIVE mais, touche à tout prolifique, on le retrouve derrière des métrages plus poétiques, comme BIRDS PEOPLE IN CHINA. Au moment où le V-Cinéma s’est retrouvé sur le déclin, il a su s’adapter, s’essayant à un cinéma plus classique. Après avoir revisiter la J-Horror post-RING (le classique mais effrayant LA MORT EN LIGNE), Miike Takashi s’est essayé aux remakes, revisitant, de manière posée et classieuse des classiques japonais, comme HARA-KIRI, son cinéma gagnant des lettres de noblesses le faisant se retrouver dans des sélections officielles. C’est ainsi que SHIELD OF STRAW s’est retrouvé sélectionné au Festival de Cannes 2013, et arrive à présent, hors compétition, au sein de la programmation de cette huitième édition du Festival International du Film Policier de Liège.

Miike Takashi, avec ce film, conserve la sobriété de la réalisation qu’il a mis en place ces dernières années avec ses remakes. Il désire cependant très clairement revenir ici, avec ce scénario, à quelque chose de beaucoup plus bis.
L’histoire, en effet, s’inscrit clairement dans la veine d’une série B tendue et énervée. Reprenant les bases d’un SWAT, le réalisateur pousse le concept jusqu’au bout (ce que n’avait pas osé faire le métrage de Clark Johnson) avec, donc, ce tueur en série pédophile qui doit être amené, en moins de 72 heures, jusqu’à Tokyo.
Les personnages sont bien entendus caricaturaux, mais cela reste dans la mouvance de ce que veut créer Miike. Ainsi, le tueur est haïssable, et l’on comprend aisément que les héros aient du mal à ne pas le tuer, ne serait-ce que pour le faire taire.
Miike n’évite cependant pas certaines erreurs, comme le fait d’expliquer les motivations de chaque apprenti tueur, les rendant encore plus sympathiques, mais il parvient à instaurer une situation paranoïaque en diable, où chaque flic, chaque ambulancier, est une menace potentielle. A cela s’ajoute une fusillade aussi tendue que sanglante, dans un train, qui se révèle être certes un peu courte, mais est un grand moment de bravoure du film.
Ainsi, SHIELD OF STRAW n’est certes pas un grand film, et la sobriété de sa réalisation face au côté bis de l’histoire, crée un déséquilibre, mais le film de Miike Takashi n’en est pas moins une série B des plus fréquentable, à laquelle il ne manquait qu’un peu de folie pour convaincre totalement.

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